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Ondine avançait sur son plan en classe. M.O'Ryan passait entre les rangs pour aider les élèves à avancer, et essayait d'aider aussi ceux qui n'arrivaient pas à trouver d'inspiration. Car, même si les cours d'imagination étaient obligatoires et faisaient une partie intégrante du programme depuis plusieurs années, les élèves peinaient toujours à trouver l'inspiration, parfois.

  Ainsi, grand nombre d'élèves suivaient le cours, prenaient en note, mais reprenaient leur projet d'écriture et l'écrivaient durant le temps d'imagination pour ne pas perdre de temps et s'ennuyer. Ondine, elle, voulait tenter cette méthode présentée par le professeur : il fallait écrire toutes ses idées, les trier par catégorie, selon quatre colonnes précises. Même si Ondine en était déjà à 20 000 mots pour son projet, l'équivalent de 80 pages, elle voulait tout de même essayer de suivre cette méthode pour, peut-être, trouver de nouvelles idées.

  Soudainement, la jeune femme sentit son téléphone vibrer dans sa poche. La première fois, elle ne décrocha pas ; mais la deuxième, elle jeta un discret regard à l'appel. C'était sa mère : elle savait bien qu'elle était en cours, pourquoi l'appelait-elle ?

  — Monsieur ? s'exclama Ondine en levant la tête. Excusez-moi, j'ai un appel urgent de ma mère, est-ce que je peux...

  O'Ryan hocha la tête. Ondine le remercia et se leva, tout en décrochant. Elle se dirigea vers la porte, et écouta sa mère dire :

  — Ondine, tu vas bien ?

 — Bien sûr. Et toi ? Il se passe quelque chose ?

  — Il y a eu une attaque au château. Un homme a tenté de placer une bombe, et un autre a essayé de tirer sur ton père qui était en réunion. C'était une trahison de domestiques.

  — Quoi ? s'exclama-t-elle. Comment va Père ?

  Ondine avait déjà refermé la porte. Le visage grave, elle sentit son cœur rater un battement.

  — Il va bien ? insista-t-elle.

  — Oui, il va bien.

  Ondine sentit un soupir rassuré lui échapper. Heureusement. Elle n'était pas prête à voir son père partir, et en plus, à sa mort, ce serait à elle de régner. Elle n'était pas préparée.

  — Il s'est blessé, mais rien de grave.

  — Qui l'a attaqué ? Et la bombe, elle a été neutralisée ?

  — Oui, répondit la souveraine d'Okeanos. Ne t'en fais pas. Et, nous ne savons pas encore qui nous a attaqué, nous te tiendrons au courant. Ton père t'appellera ce soir.

  — D'accord. Courage, Mère.

  Ondine raccrocha. Un bref regard à un réseau social, avec le terme « Okeanos » dans la barre de recherche, permit à Ondine de voir que toute l'île semblait secouée par cette attaque. Les policiers entouraient le château, et plusieurs attaques avaient eu lieu en même temps dans la capitale.

  La monarchie était fragile, et ces attaques apportaient un violent coup dans l'équilibre approximatif trouvé par leurs ancêtres. Ondine mit son téléphone en veille, puis entra de nouveau dans la salle, assez secouée. Qui pouvait avoir attaqué ?

  A peine le cours terminé, Ondine sortit en hâte, téléphone en main. Elle retourna sur les réseaux, et constata que deux groupes sortaient, en guise de responsable de cette attaque. D'un côté, l'on accusait un groupe de républicains virulents. De l'autre, et à la plus grande surprise d'Ondine, c'était le nom d'Elysia qui ressortait.

  « Sérieux, vous croyez vraiment qu'Elysia de Clermont n'y est pour rien ? Dans les journaux, on disait que le Roi Nérée et elle s'étaient déclarés la guerre. Elle est riche, elle est capable d'avoir payé quelqu'un pour les #attaquesokeanos. »

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora