Chapitre 22

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"Un rêve que l'on fait seul n'est qu'un rêve. Un rêve que l'on fait ensemble est une réalité."

- John Lennon

Quelques jours plus tard

Les quelques jours qui suivirent la rencontre de Katerina avec Erwin furent pour le moins tendus. Elle l'évitait comme la peste, et lorsqu'elle le voyait, elle ne laissait planer aucun mystère sur la haine qu'elle lui portait.

Elle n'appréciait surtout pas la façon dont il essayait de lui mettre des bâtons dans les roues à propos de Livaï, de ses véritables intentions et de sa loyauté. Elle n'avait pas envie de répondre aux commentaires suggestifs d'Erwin, mais son esprit ne pouvait s'empêcher d'y revenir et de débattre de leur validité.

Elle apprenait que Livaï était plus loyal envers ce diable de commandant qu'elle ne l'avait cru au départ. Cette pensée la dérangeait plus qu'elle ne l'aurait dû. Elle avait entendu toute la conversation et savait qu'il n'y avait rien de vraiment traître, mais elle était encore troublée qu'il ne l'ait pas mentionné.

Ces deux derniers jours, elle s'était donc tenue à bonne distance de son bouillant caporal, surtout à cause de la honte qu'elle éprouvait à douter autant de lui.

En ce moment, elle était assise au fond du réfectoire, et cette fois, au lieu d'écarter Marlowe, Jean avait insisté pour qu'il s'assoie avec l'escouade Livaï.

Katerina l'avait laissé faire, un peu déçue par la façon dont elle s'était emportée contre lui l'autre jour.

Contrairement à Frock, Marlowe, sous ses airs de petit malin et son sourire éclatant, était véritablement dévoué à la cause de l'humanité.

Les officiers avaient décidé que la veille de l'expédition pour récupérer le Mur Maria, les soldats du Bataillon auraient droit à de la viande pour le dîner.

Cela avait déclenché un chaos sans précédent.

La mer rouge des soldats assoiffés de sang, qui n'avaient pas vu de viande depuis des années, se sépara lorsque Katerina s'approcha pour prendre sa part. Il semblait que sa réputation la précédait et elle aimait cet avantage d'être crainte.

Les autres, en revanche, n'eurent pas cette chance. Katerina dut faire saigner le nez de Sasha qui commença à manger le bras de Jean, sans se rendre compte qu'il ne s'agissait pas du morceau de viande qui se trouvait devant elle.

Connie et Jean venaient de finir de l'attacher lorsque Marlowe continua à fulminer contre le fait d'avoir été placé à l'arrière-garde.

Katerina sourit en le voyant se plaindre, mangeant silencieusement son repas. Elle se souvenait qu'Eren et Armin avaient été déçus par la même chose lors de la bataille de Trost.

"Écoute Marlowe, si on mettait les nouvelles recrues dans l'avant-garde, vous seriez tous morts avant d'avoir pu apprendre", expliqua Jean, faisant preuve d'une maturité que Katerina ne lui avait jamais vue. "De cette façon, tu pourras nous étudier, voir comment nous faisons les choses et rentrer chez toi en un seul morceau."

Katerina était dans son propre monde, se souvenant de l'époque où Jean n'était qu'un connard heureux de démolir les gens pour son propre plaisir, avec un ego trop grand pour son corps maigre. Elle était secrètement fière de le voir devenir un vrai leader, débordant de sagesse grâce à ses expériences passées.

Jusqu'à ce qu'elle lève les yeux et se rende compte qu'il s'était battu avec Eren.

Elle avait parlé trop vite.

Reign Of Ash (TRADUCTION)Where stories live. Discover now