43. Éphémère.

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NB : Désolée pour ces chapitres vraiment irréguliers. J'ai des semaines de dingue mais bien que très fatiguée, je m'épanouis beaucoup sans avoir une minute pour me poser et réfléchir à où je veux aller avec ces personnages. Donc, j'ai du mal à dédier le peu de temps que j'ai à l'écriture...

J'ai des petites idées mais rien de concret. Même si je crois savoir comment vous souhaitez que ça se termine ahah.

Très bonne lecture (et très bonne journée :))

...

29 janvier 2020.

D'un regard vide, Asha fixe sa valise, posée sur le lit. Elle n'a pas bougée depuis qu'elle est rentrée. Elle s'est contentée de s'asseoir sur la chaise de son bureau et de laisser ses yeux scruter son bagage qu'elle appréhende d'ouvrir.

La jeune femme vient de rentrer de Milan et elle n'a pas le courage de déballer ses affaires qui ne feront que la ramener à sa soudaine solitude. Pourtant elle sait que ce sont les symboles de bons souvenirs. Mais ça ne l'empêche pas de savoir que cette malle est lourde de nostalgie, ne faisant que lui rappeler que, malgré tous les vœux qu'elle a pu formuler ces derniers jours, l'éternité ne dure jamais.

Elle se blottit un peu plus dans le large sweat qu'elle a emporté avec elle, nichant son nez dans le col à la recherche de ce parfum qu'elle assimile à la sécurité. Elle a passé tout son trajet en train à l'inspirer pour apaiser son esprit préoccupé. Mais elle constate à regret que les odeurs du pilote s'évanouissent. Elles meurent alors que les siennes prennent le dessus et s'ancrent dans le tissu.

Comme s'il lui échappait.
Comme s'il s'effaçait.
Comme si ces quelques jours étaient destinés à partir en fumée.

Ce constat lui arrache une larme qui perle sur sa joue pour venir s'écraser sur les manches du vêtement. Asha a les nerfs à vif. Ses émotions sont poussées à l'extrême. Son humeur est dictée par ses sentiments qui oscillent bien trop violemment. Elle a passé quatre jours intenses aux côtés de Pierre durant lesquels elle a plongé dans son univers. Elle se sent épuisée, mentalement fatiguée après tout ce qu'elle a traversé.

Mais ça lui donne envie d'avancer.

Alors elle se décide à se lever. Elle s'approche du lit et fait lentement glisser les fermetures qui maintenaient la valise fermée.

Elle tombe en premier sur cette robe constituée d'épaisses mailles que Charlotte lui a donnée en prétextant qu'elle lui allait bien mieux. Elle a été touchée par ce geste, elle qui n'a jamais rien reçu. Son cœur se serre et elle s'empresse de se dévêtir pour passer le vêtement de couleur bleu, à la recherche de cette chaleur enveloppante qui protégeait son corps. Elle espère ainsi se sentir un peu mieux. Même s'il n'est pas de la couleur des ses yeux.

La brune se regarde dans la glace et sourit. Ce travail qu'elle est en train de faire sur elle-même lui plaît. Elle est heureuse de sentir qu'elle progresse. Que certaines choses sont un peu plus faciles.

Elle continue de déballer sa valise, rangeant une à une des affaires tout en se remémorant les jours au cours desquels elle les a portées. Sa première expérience sur piste. Leurs balades dans les rues de la ville italienne. Ce chocolat chaud. Cette soirée entre amis.

Coincé entre deux vêtements, un carré de papier glacé s'échappe et virevolte pour s'échouer sur le sol. Asha le ramasse précautionneusement et elle s'assoit sur le matelas pour le contempler. La photographie immortalise le sourire qu'elle arborait après ses tours de circuit, alors que Pierre l'aidait à retirer son casque. Un moment volé, gravé à jamais.

REMÈDE - PIERRE GASLYWhere stories live. Discover now