Maxime T1/T2

10~ un secret qui consume

Six ans plus tôt, Rafael

Une journée de plus à voir tous ces visages déconfits. Je n'avais pas vu Spencer depuis deux jours. Elle ne quittait plus sa chambre. Papa faisait comme si tout allait bien, mais au fond de lui, il était aussi anéanti que nous.

Voilà deux jours que maman avait été assassinée par un cartel. Elle était partie en mission d'infiltration avec lui et il était revenu seul.

On nous répète sans arrêt que « ce sont les risque du travail », mais ces abrutits n'ont pas eu affaire au deuil.

Il ne faut pas croire que les mafieux sont des hommes dénué d'amour, non. Ils se protègent simplement, montrez votre faiblesse et vos ennemies l'utilisera pour vous nuire. Papa se montrait fort, comme si ça ne l'atteignait pas. Mais au fond de lui il pleurait et hurlait sa douleur.

Je faisais pareil. A lancer des regards sombre à toute personne qui passait devant moi. Tous ces gens pouvaient penser ce qu'ils voulaient de moi, que j'étais là, sur ce canapé à me morfondre. Mais ils se trompaient sur toute la ligne, parce que dans ma tête rien n'allait. Le putain de mec qui avait buter ma mère allait bientôt s'en mordre les doigts. Je n'allais pas laisser passer ça comme ça. J'étais prêt à tout pour venger ma maman, quitte à me perdre. Je n'avais tué qu'un seul homme, celui du lycée de ma sœur. Mes parents ne voulaient pas que je me salisse les mains pour rien. Ils s'occupaient de tout, mais c'était fini. Celui qui avait détruit ma maman allait subir le même sort. Je lui trancherai la gorge aussi lentement que possible pour qu'il se sente agoniser. Qu'il sente la vie le quitter petit à petit et que tous ses putain d'actes lui reviennent en pleine face, qu'il les regrette ou non. Je veux que la dernière chose qu'il voit, soit l'homme qui s'était vengé de sa mère.

Il me suffisait de retrouver la mission qu'ils devaient faire pour mettre la main sur ce fils de pute et simplement l'isoler de ses sbires pour ensuite mener à bien cette vengeance.

~~

Les bras croisés au volant de mon véhicule j'observai mon téléphone sur le siège passager sonner pour la cinquième fois. Le contact de mon père s'affichait, mais je ne répondais pas. Je ne me faisais pas de soucis, il n'allait pas s'inquiéter, il avait l'habitude que je ne réponde pas ces dernières semaines.

Voilà trois semaines que maman avait été tuée, Spencer passait toujours ses journées dans sa chambre. Chaque fois que j'allais la voir elle avait son casque sur les oreilles et son baladeur à ses côtés. Elle se noyait dans la musique, la seule chose qui la maintenait debout aujourd'hui.

Quant à moi, c'était ma vengeance qui m'aidait à avancer. Aujourd'hui j'avais retrouvé le meurtrier de maman et j'étais devant sa maison. Je les observais tous les jours depuis une semaine. Il vivait avec sa femme et sa gamine de sept ans.

Et il était heureux.

Ce fils de pute.

Sa femme venait de lui annoncer qu'elle était enceinte d'une seconde fille. Dommage, elle allait devoir grandir sans père.

Parce que dans cette voiture, devant cette maison. Je n'avais nullement l'intention de m'en aller avant d'en avoir fini avec ce type.

La porte de sa putain de baraque s'ouvrit et le voilà sur le perron en bois, une cigarette dans le bec, un sourire en coin. J'en avais la gerbe.

Et si finalement, c'était une mauvais idée de vouloir le tuer ?

Après tout, nous souffrions de la mort de ma mère. Il devait souffrir de celle de sa femme. Et p't'être même de sa fille...