Maxime T1/T2

14~Culpabilité

Une odeur de désinfectant me démangeait le nez, comme si je voulais éternuer.

J'avais besoin de bouger, ouvrir les yeux. Mais j'en étais incapable. Alors ma respiration s'accéléra, la panique prit possession de mon corps. Où étais-je ? Que se passait-il autour de moi ? Pourquoi je n'arrivai pas à bouger ? Je ressentis un souffle sur mon visage. Une inspiration et une expiration. Une bras était posé sur ma poitrine et une main dans mes cheveux. Des mèches enroulées autour de ses doigts. La première odeur que j'avais perçus se mélangeât à celle de la personne à mes côtés. Et je le reconnu instantanément.

Il m'avait promis de ne pas ma lâcher et il tenait sa promesse, parce qu'il était là. A mes côtés.

Cette odeur de tabac, appartenait à Rafael.

Alors je me détendis, parce que je n'étais pas seule.

Mais surtout, Rafael était à mes côtés et ça, c'était ce qu'il y avait de plus rassurant.

Mes paupières se décollaient petit à petit, l'une de l'autre, pour s'ouvrir lentement. Une surface blanche se présenta devant moi dans un premier temps. Je clignai des yeux pour m'habituer à la lumière blanche. Je baissai le regard sur ma mains droite et remuai mes doigts. Ma seconde main, quant à elle, était à moitié écrasée sous le corps de Rafael. Je fermai les yeux, pour calmer l'affreuse douleur dans ma tête et les rouvris pour détailler la pièce, des rideaux blanc étaient tiré devant la fenêtre, ne laissant traverser qu'un léger filet de lumière, les murs bleu ciel rendaient la pièce apaisante. Et le son répétitif du moniteur de fréquence cardiaque me fit comprendre que j'étais à l'hôpital.

J'étais à l'hôpital parce que j'avais été enlevée par Ramon, que ses hommes avaient abusé de moi alors que j'étais inconsciente, qu'ils m'avaient rouée de coups, que mon père et Teresa étaient mort pour me protéger et que j'étais toujours là.

Les larmes roulaient sur mes joues mais je les essuyai rapidement. J'étais bien plus forte que ça, je n'avais pas le droit de me laisser abattre par ça.

Je pris une grand inspiration et tournai la tête vers Rafael qui était endormi près de mon visage. Ses mains étaient bandées, je me mordis la lèvre inférieur. Il s'était blessé pour moi. Je collai mon front au siens et déposai mes lèvres sur les siennes. Il ne m'avait pas abandonné et pour ça je l'embrassai en guise de remerciement.

Il remua la tête et ouvris ses paupières. Lorsqu'il planta ses yeux dans les miens, un sourire se forma sur ses lèvres. Il se redressa et vint déposer un baiser sur mon front.

- Comment tu te sens princesse ?

Je baissai les yeux, que pouvais-je répondre à cette question ? Comment je me sentais ? Mal, vraiment très mal. En un an, j'avais perdu la moitié de ma famille. Et tout ça à cause de moi, parce que j'étais la fille de cet homme.

Je laissai les larmes couler sur mes joues et Rafael les essuya.

- Ça fait tellement mal, pas au niveau douleur physique, je sens rien. Mais pour mon... pour mon père. Tout ça parce que j'ai voulu aller à l'université. Donovan avait raison depuis le début. C'était une mauvaise idée, j'ai été tellement égoïste de-

- Ferme-là ! claqua-t-il. Tu vas bien la fermer maintenant et tu vas m'écouter ! Rien n'est de ta faute, tu as le droit d'avoir voulu vivre comme n'importe quel étudiant, d'avoir été à l'université. Tu n'aurais jamais eu d'ennuis si Ramon t'avait ignoré depuis le début. Son but premier n'était pas de protéger son cartel, mais plutôt une vengeance contre ta mère pour l'avoir quitté et caché son enfant. Alors ne te sens pas coupable, parce que tu ne l'es pas. Loin de là !