Chapitre 24

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LUKE

Je suis en train d'admirer un ange.

Séléné est transcendante lorsqu'elle se perd dans la musique. Je suis physiquement proche d'elle et pourtant, si loin. Elle flotte au-dessus du monde, une déesse qui regagne le mont Olympe.

Je me délecte de son image pendant quelques minutes, puis mes yeux amorcent la descente vers ses lèvres. Si j'écoutais mon désir, je la prendrais sur ce satané piano. Seulement je suis incapable de l'interrompre alors qu'elle m'offre cette vision enchanteresse.

Je la laisse atteindre la fin de la partition. Ses doigts maintenant immobiles retombent sur ses cuisses, et je la vois reprendre doucement pied dans la réalité.

Je ne veux pas que ça s'arrête. Ce soir, Séléné a le droit de fuir ce manoir, sa maladie, sa tristesse. Alors, je lui quémande une autre musique.

— Continue.

Elle s'exécute sans sourciller.

La robe qu'elle porte me laisse le loisir de lorgner son dos nu. Je ne résiste pas à glisser mon index le long de la colonne vertébrale, sa peau frissonne à mon contact. Enhardi par sa réaction, je continue mon exploration. Toujours à genoux, je me penche vers elle, et plaque ma paume contre sa peau, juste au niveau de sa cambrure. Séléné sursaute, mais l'air qu'elle me joue reste parfait.

L'avidité qui me gagne me pousse à la toucher plus intimement, et parce que je sais qu'elle aussi a envie d'approfondir notre lien, je laisse le désir prendre possession de mon corps. La main toujours sur ses reins, frôle sa hanche puis descend sur sa cuisse. J'observe les réactions de Séléné. Les yeux fermés, elle semble toujours ailleurs.

Je m'empare du tissu et rassemble doucement la robe sur ses cuisses. Sa peau est si douce que je ne résiste pas à déposer mes lèvres dessus. Séléné rate une touche.

Un sourire satisfait vient poindre sur ma bouche. Les doigts toujours sur sa cuisse, je les remonte en même temps que le voile qui la recouvre, puis distingue sa culotte en dentelle noire.

J'effleure le sous-vêtement, Séléné émet un son étranglé tout en continuant de pianoter sur les touches de l'instrument. Je me déplace légèrement pour me retrouver face à elle, à hauteur de son bassin et sous le piano. Une position désagréable, mais à ce moment, je ne m'en préoccupe pas.

— Écarte les jambes, pour moi.

Une brève seconde d'hésitation, puis elle obéit à ma requête.

La mélodie continue de résonner dans la pièce quand je me penche pour mordre la chair tendre juste au-dessus de son genou. J'ai soif de m'abreuver à sa fontaine. Je veux la goûter comme un délicieux mets.

Les deux mains sur ses hanches, pour éviter à la robe de redescendre, je plonge vers son intimité pour l'embrasser malgré la barrière du sous-vêtement. Je la respire comme un drogué. Sa fragrance déclenche en moi une frénésie proche de la folie.

Je grogne, frustré, puis attrape les bords de la culotte pour la lui ôter. Séléné n'est plus concentrée, et j'entends quelques fausses notes. Peu importe, ce qui l'intéresse c'est ce qui se cache entre ses cuisses.

Maintenant que le bout de dentelle git sur une de ses chevilles, je m'abaisse à nouveau pour goûter sa saveur. J'en ai envie depuis que je l'ai vu se caresser dans la bibliothèque. Je fantasmais sur ses jambes, et je me réveillais systématiquement au bord du gouffre. Des rêves érotiques où elle tenait le premier rôle ont envahi mes nuits.

J'exerce une pression de mes mains pour rapprocher son bassin, au bord du siège. Ma bouche se pose sur son bouton de chair, testant ses réactions. Les soupirs qui me parviennent me motivent d'autant plus et je plonge ma langue en elle.

Lune de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant