Chapitre 26

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LUKE

J'ai rejoint Séléné tard dans la nuit. Notre relation sexuelle a tellement pompé mon énergie que j'ai mis des heures à ranger l'installation sous le kiosque. Mon esprit tourne en boucle sur notre moment. Le plaisir que j'ai pris, la sensation de ma queue étouffée par ses parois lisses, bordel c'était un régal.

Une tornade de sentiments a élu domicile dans mon cœur.

Je crois que je suis en train de tomber amoureux de ma patiente. Je le réalise seulement maintenant, pourtant inconsciemment mon palpitant lui a appartenu dès notre première rencontre. Quand ses iris ont croisé mon regard, j'étais déjà foutu.

La côtoyer chaque jour n'a fait que renforcer mon attachement à ce petit brin de femme. D'abord attendri par sa sensibilité, j'ai été surpris par sa puissance, son courage puis par sa joie de vivre.

En un sens, elle est devenue ma faiblesse. Et notre lien s'est consolidé hier soir, quand je lui ai pris sa vertu. Je ne sais pas de quoi sera fait demain, je me concentre sur le présent pour le moment. Je n'ai pas envie de savoir ce qu'il adviendra de nous lorsque nous découvrirons le fin mot de l'histoire sur la disparition de ses parents.

Je me suis endormi en l'étreignant, effrayé de la voir s'éloigner de moi.

Le lendemain, je me lève avant Séléné, je souhaite lui préparer le petit-déjeuner au lit. En fait, j'ai envie de la rendre heureuse, de voir ce sourire si éclatant sur son visage. C'est tout ce qui m'importe.

Elle s'est glissée en moi insidieusement, aujourd'hui je suis dépendant d'elle.

Une obsession passionnelle dont je ne désire pas me dépêtrer, pensé-je en ralliant la cuisine.

Spencer, le chef, m'accueille en ronchonnant de me voir débarquer dans sa tanière, mais je ne relève pas. Son équipe me regarde sélectionner des entremets, les yeux hagards. J'imagine que ce n'est pas souvent qu'ils doivent voir un employé se servir impunément pendant leur travail. Seule Tania est la bienvenue, pour je ne sais quelle raison.

Je ne m'attarde pas, une fois le plateau rempli de victuailles, je reprends le chemin de la chambre de Séléné.

Je pose l'objet sur son bureau, et m'avance pour la réveiller en douceur. D'une caresse sur sa joue, je murmure son prénom si plaisant à mon oreille.

Son corps se crispe à la seconde où elle s'éveille. Son visage se tourne vers moi, je remarque tout de suite sa contrariété.

— Salut, ma lune.

Séléné se frotte les yeux, et s'adosse à la tête de lit.

— Ne m'appelle pas comme ça, me réplique-t-elle de façon revêche.

J'opère un mouvement de recul, et me questionne sur sa soudaine mauvaise humeur. Je ne me souviens pas avoir été désagréable avec elle. Est-ce qu'elle regrette d'avoir couché avec moi ? Ce qui expliquerait ce brusque changement. Si c'est le cas, je me désole d'avance. Peut-être étais-je trop rude avec elle hier soir ?

— Quelque chose ne va pas ?

Elle soupire.

— Tout va très bien, Luke.

Je ne suis pas du tout convaincu, mais n'insiste pas. Je m'éloigne le temps de récupérer le plateau et le pose sur le lit.

— Je t'ai amené ton petit-déjeuner, l'informé-je.

Elle croise les bras sur sa poitrine pourvue de sa chemise de nuit.

— Je n'ai pas faim.

Définitivement, elle me reproche quelque chose, mais quoi ?

Lune de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant