TRANSES 1: Deux Anges Revenus Trop Tôt

Chapitre 7 ✔️

M A L E K

          Un bourdonnement. Une sensation paisible brisée en un instant. Un néant infini et rassurant, devenu menaçant d'un claquement de doigts. Puis... un éveil. Immobile, toutefois.

Un grondement se rapprochait, m'entourait, s'engouffrait entre les pores de ma peau.

Une paralysie du sommeil.

Une fougue embrasa mes poumons, réchauffa ma chair d'une rage rare. Qu'est-ce qu'ils me voulaient, à la fin ? Putain ! Pourquoi, de toutes les personnes sur Arkan, devais-je encaisser toutes ces conneries sans une seule d'explication logique et scientifique ?

Le matelas supportait toujours mon corps allongé, mais il adhérait tellement que même mon pouce n'osait pas trembler. Je brûlai mes muscles dans la levée de mes membres pourtant immobiles. Du ciment coulait dans mes veines.

Merde ! Je m'étais renseigné sur le sujet... Qu'avaient-ils dit ? Rien ne me revenait ! Sérieusement, je mémorisais des formules à m'en détruire le cerveau, mais, ça, non ?

Des souffles rauques grattèrent ma gorge. Mon cœur galopait tel un pur-sang après un coup de cravache. La panique me grignotait. Bordel de... Qu'avais-je fait pour mériter cette injustice ? Bordel, l'expérience la plus terrifiante qu'un humain pouvait vivre, et chaque fois, elle empirait !

Mes dents s'entrechoquaient. Je ne les contrôlais pas, elles allaient se broyer, je n'allais plus en avoir pour le restant de ma vie !

Les muscles de mon visage. J'y envoyai toute mon énergie, pris mon courage à deux mains et ouvris les yeux. Une partie de mon être s'effrita.

Une ombre se tenait accroupie sur mon torse. Sans que je puisse agir, un étranglement à la gorge me crispa. Une forme indistincte s'enroula autour de mon cou et ma respiration se bloqua. Le surplus d'émotions m'entraîna dans un tourbillon de pensées effrayées. La caresse de quelques larmes sur mes joues bouillantes m'acheva.

Non, non, non... Non !

J'allais crever dans mon lit comme une merde alors que j'avais survécu à un traumatisme crânien ! Tout ça à cause de ce gars qui traînait tous les démons possibles derrière lui ! Je n'aurais jamais dû lui parler... Jamais.

Mes cordes vocales ne lâchaient que des sifflements gutturaux. Ma gorge se refermait sur elle-même, mon cœur beuglait à la mort. Une cascade de transpiration m'humidifia. Putain ! Je devais me concentrer sur les muscles desquels je drainais mes forces. Tout ça pour fuir ce merdier ! De toute façon, ce n'était pas être réel, si ? Chaque fois, les gens se réveillaient seuls dans leur chambre comme si rien ne s'était passé !

Et c'était ce qui allait arriver maintenant. Pas le choix ! Je ne pouvais pas laisser cette peur me la mettre dans le cul sans agir.

Pourtant, même mes paupières papillonnaient, la terreur becquetait mon estomac, je ne voulais pas voir cette chose... J'avais toujours fui ces histoires d'esprits et de fantômes, et maintenant, le karma se donnait à cœur joie pour me défoncer. Non... Ces conneries n'étaient que des mythes !

Un glas sonna. Mon heure était arrivée.

Mon cœur allait exploser. Mon corps vibrait, mes organes se soulevèrent, écrasés par mon ventre et mon torse. Des milliards de tournevis perçaient ma peau. Je hurlais à la mort, mais n'entendais rien. Maman ? Nayla ! Papa ! Je ne pouvais pas...

J'essayais, en vain.

Allez, putain, un dernier effort !

Mes poumons se vidèrent et une bourrasque arracha la douleur.