Chapitre 23.1 ✔️

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E N E K O


          Qu'était devenue ma vie ?

Malek et moi, les anges jumeaux.

Sonja, l'ange guide.

Celes, l'ange guerrière.

Prairie.

L'Helhest.

La femme-arbre de Malek.

Ilça et Hel.

Les démons jumeaux encore inconnus au bataillon.

Typé cool. J'avais l'impression d'être dans un roman.

Mon rire sardonique pourrait sans doute être entendu à des kilomètres, si seulement je ne voulais pas me taper la honte. Incertain, je me posai sur un banc dans l'espoir de démêler toutes ces intrigues, d'y trouver un sens ou une morale.

Qu'importe ce à quoi je pensais, cela concernait Malek de près ou de loin. Je ne voyais que lui et son délicat visage. Même ce week-end, je ne l'avais pas vu, mais j'avais soigné des gens à l'Angélique grâce à ma flamme. Je pensais à lui.

J'en avais assez de me reclure sur moi-même, de me ressasser les mêmes choses. J'avais appelé la seule personne qui saurait m'écouter à l'heure actuelle et en qui j'avais un minimum confiance. Mon cœur devait se décharger.

Le vent automnal s'était réveillé en ce dix-huit septembre. Les rues calmes m'apaisaient, petits et grands s'occupaient à l'école ou au travail. Dans le parc habituel, ce carré herbacé enfermé par des bâtiments imposants et ternes, Anaël me retrouva.

Des cernes le marquaient et il se traînait, quelque peu boudiné. Il semblait encore plus penaud que moi. Que traversait-il ?

— Je voulais juste parler, mettre les choses au clair. Je pense que je mérite bien ça.

— Tout à fait. Je suis totalement d'accord avec toi, tu le mérites, me sourit-il.

Je tirai les cordes de ma capuche rose afin de resserrer le col de mon pull. Le blond n'avait pas l'air affecté par la fraîcheur de la journée. Il me regardait avec dextérité.

— Moi aussi, je voulais te parler, en fait. Ça fait un moment, d'ailleurs.

— Ah bon ? Tu voulais me parler de quoi ?

— Oh, je t'en prie. On a tout le temps devant nous. Je te laisse parler d'abord. Tu vas bien ?

— Oui, merci.

— Tu es sûr ?

— Pourquoi tu m'demandes ?

Pour la première fois, ses yeux exprimèrent de l'émotion. Une pointe de peine les endeuilla. La culpabilité me gifla.

— Désolé de reconnaître quand les gens mentent, se durcit-il.

— Désolé.

— Non, c'est peut-être de ma faute. C'est comme ça qu'on m'a élevé. Je m'occupe trop des autres personnes, même si, je l'avoue, ça ne se reflète pas sur... mon visage.

La vision de cet iris brun créait en moi une sensation déconcertante, comme si je n'étais pas à ma place. Je l'appréciais beaucoup, pourtant. Jusque-là, il m'avait aidé et m'avait offert bien plus que ce que je ne pourrais lui donner. Je me sentais reconnaissant en son égard et comptais bien lui faire comprendre.

Hélas, un plus grand souci rongeait mon âme.

— Je crois... que je tombe amoureux.

— Tu crois ?

TRANSES 1: Deux Anges Revenus Trop TôtWhere stories live. Discover now