Chapitre 8

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    Niko est sorti du duplex en emportant les restes d'un gâteau au chocolat, après m'avoir envoyée faire un brin de toilette déjà fait. Bien sûr, je ne lui ai pas dit que les œufs avec lesquels il a été fait étaient périmés. Bref.

    Ailleurs, je brosse mes cheveux d'or en fixant mon poignet et la morsure refermée. Je pose mes mains à plat à côté du lavabo et souffle tout en basculant ma tête vers l'avant. Ma mère est morte. Comment sa mort va être expliquée ? Dans ma tête, une chose est sûre, sa décision n'est pas à mon goût mais maintenant que c'est fait, je dois vivre comme elle aurait voulu.

    Sans que je le veuille, une larme goutte sur le robinet. Je me reprends vite et essuie mes yeux à la hâte ; j'entends des pas derrière la porte. Avant même que je me retourne, je sais qu'il sait et ce qu'il va faire.

"Ce n'est pas vrai ! Encore ? Bordel ce n'est pas possible ! T'es immortelle, tu comprends ça ? La mort tu devras connaitre, ce n'est pas possible autrement."

    Je le regarde, les poings et les dents serrés. Le poison dans mes veines se repend à nouveau comme une traînée de poudre, mais cette fois, je sais ce que c'est et ça ne me fait aucunement peur. Au contraire, je l'accueille à bras ouverts.

    En moins de temps qu'il faut pour le dire, me voilà en plein saut dans sa direction, le... robinet dans ma main ? Je tombe lourdement sur ma cible. Nous tombons tous les deux et je lâche vite la prise du robinet pour attraper de mes deux mains le cou de Niko. Bien-sûr ; je ne rivalise pas longtemps. Il reprend rapidement le dessus en me retournant sur le dos et en bloquant mes bras et mes jambes. Ses yeux sont d'un jaune foncé et semblent remplis de menace. Mais je perçois aussi une certaine lueur d'approbation. Je me débats sans réussite et me fige quand j'entends un grognement sourd venant du loup aux yeux orange.

"Ne t'avise plus jamais de te prendre à moi. C'est clair ? Tu me dois ta vie.

- Non, tu te trompes. C'est à ma mère que je dois ma vie. La femme que tu as tuée ! crié-je en me débâtant encore une fois

- Un contrat est un contrat. Je n'ai pas à m'excuser, surtout pas à toi. Tu as le droit de me traiter comme un connard, ça m'est franchement égal. Mais tu es mon bêta et tu dois faire avec.

- Tu peux aller te faire foutre ! De toute façon je risque quoi ? Si tu me tues, tu ne pourras plus transformer quelqu'un et tu baisseras dans la hiérarchie par ce fait !" m'écrié-je en lui crachant à la figure

    Cette dernière réplique ne lui a pas plu. Une gifle magistrale me fouette le visage, faisant baller ma tête sur le côté. Je reviens face à lui comme-ci ça ne m'atteint pas. Je le fusille du regard alors qu'il hoche la tête d'un air désapprobateur.

"Je voudrai un jour être fier de toi." dit-il simplement en me lâchant

    Il se relève et quitte la pièce au pas de course. Je me hisse sur mes jambes de la même manière et pose le robinet sur le bord de la vasque. Je me regarde dans la glace et regarde une marque sur ma joue passer du rouge, au violet, puis au bleu et ensuite à un jaune verdâtre. Elle disparaît, laissant la couleur de ma peau primer. Alors les loups garous ont un super pouvoir ; celui de la guérison. Très bien. Maintenant, il faut savoir combien je vais en recevoir car je ne veux pas baisser les bras maintenant. Oh ça non !

"Ramène ton joli petit cul ici ! Et au pas de course !" lance l'homme-loup depuis le bas du duplex

    Il s'est cru pour qui celui-là ? Je lève les yeux au ciel et marmonne encore une fois qu'il peut aller se faire voir ailleurs. Qu'il m'entende ou pas c'est du pareil au même. Sa réaction face à ma protestation est de claquer la porte de l'appartement en sortant. Je jure en faisant de même avec celle de la salle de bain. La cohabitation va être vraiment extrêmement difficile. Je relativise difficilement en me disant que tout cela peut durer que quelques années.

Différente : Déréliction [Fin]Where stories live. Discover now