Chapitre 35

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    Tôt, très tôt, je suis réveillée par un véritable tremblement de terre. J'ouvre les yeux, paniquée, et découvre un homme en jogging et baskets courir en ma direction. Mes yeux sortent de mes orbites quand je réalise ce qu'il se passe. Je suis en nuisette dentelle. Moira est je ne sais où sous je ne sais quelle forme. Louis à l'air d'humeur taquine. Tout cela est la cause de ma mini crise cardiaque.

    Je suis envoyée en l'air, trouvant régulièrement des bras solides à mes points de chute. Mais qu'est-ce... Une fois sur mes pieds, mon regard essaie de trouver quelque chose qui ne tangue pas, en vain. Un grognement sort de ma bouche tandis que des affaires me fouettent le visage. Je fusille du regard Louis s'amusant après m'avoir jeté mes vêtements de sport en pleine gueule. Quel réveil brutal.

    Etant sûre de ne pas avoir le choix, je me rends dans ma salle de bain afin de m'habiller. Je prendrai une bonne douche quand je rentrerai toute crado.

    Quand je croise l'heure à ma montre, je me demande vraiment comment un barman comme lui peut se coucher aussi tard et se lever aussi tôt afin de faire de l'exercice. Je serai morte de fatigue depuis un moment. Peut-être que les loups ont plus de facilités de ces côtés-là. Ou peut-être que c'est juste Louis l'exception.

    J'en ressors prête et bien réveillée. S'il veut garder sa virilité alors qu'il ne vienne plus venir me chercher ainsi. Un coup de griffe est bien vite parti.

    Dans les escaliers, il m'informe qu'il est désolé de n'avoir rien fait à mon ivresse. Lui assurant que ça m'avait aidé à ouvrir les yeux sur mon monde, il s'est tu avant de reprendre la conversation amicalement. Rapidement, nous avalons du bacon grillé ainsi que des œufs aux plats avant de partir à l'extérieur.

"C'est Niko qui t'a convié à m'entraîner, toi aussi ? le questionné-je en zyeutant partout à sa recherche

- J'ai demandé. -il m'adresse un clin d'œil séducteur- Je me suis dit que je serai certainement de meilleure compagnie que lui. Et puis de toute façon, il était occupé.

- Comment ça "occupé" ? Les mordus ne sont pas censés passer en premiers ? grogné-je dans ma barbe en pensant que c'est encore une fois une excuse de sa part pour ne pas assumer ses conneries

- Ce matin, lorsque je suis rentré dans sa chambre, il était avec une nana. Il ne faut pas lui en vouloir. Je crois qu'il est stressé. Il les jette toutes après les avoir usées."

    Oh. Et moi qui pensais qu'un quelconque lien s'était formé entre nous, outre celui de la marque. Il n'a pas perdu de temps. Si ça ne tenait qu'à moi, je chercherais moi-même mes excuses. Et lui botterais bien le cul en passant. De la rancœur, il ne manquait plus que ça.

"J'ai envie de me défouler. Que va-t-on faire ? dis-je en commençant à sauter de pied en pied

- Ma spécialité : la course à l'endurance."

    Je souris. J'aime ça aussi. La vitesse, c'est mon truc. Mettant fin à notre conversation, Louis me tourne le dos et part en courant en direction de la pente de la montagne. Roulant mes épaules, je m'élance à sa poursuite tout en gardant l'animal loin de moi. C'est moi que je dois entraîner. Pour lui, c'est quelque chose d'innée. Niko m'avait dit que même sans lui, je devais assurer. Alors, allons assurer.

***

    La liberté. La sensation d'être la plus puissante chose qui soit. Ne faire qu'un avec la nature. Tout oublier. Respirer. Revivre.

    Je cavale, zigzague et saute. Mes baskets foulent la terre et les épines de pins sans cesser une moindre seconde. Le vent qui se frayent un chemin entre les arbres me fouette violemment. Les oiseaux et autres animaux n'ont pas le temps de fuir. Je réussis à les voir, à les entendre, à les sentir bien avant eux. Je sais pourtant que mon corps et mon esprit d'humaine ne va pas garder très longtemps cette allure. Je devrais alors m'arrêter.

Différente : Déréliction [Fin]Where stories live. Discover now