Chapitre 14

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    En sneaky, je sors par la porte blanche comme une voleuse. Le ciel commence déjà à s'oranger. Le Soleil rase la cime des arbres. Son éclat m'empêche d'apercevoir le versant visible d'une montagne beaucoup plus grande en face de celle où nous sommes. Le château n'est pas à une grande altitude car j'ai appris, il y longtemps, que la forêt s'arrête à une certaine hauteur. Je me demande ce que pense les humains en voyant un imposant château en haut d'une assez petite montagne. Ont-ils déjà voulu venir ici ? Et si c'est le cas, que s'est-il passé pour eux ?

    Je descends les quelques marches pour atterrir sur les cailloux blancs. Je grince des dents en entendant tout le raffut que je fais en marchant simplement. Toute tendue, j'entre lentement dans la forêt comme-ci je pouvais me faire attaquer par une bête sauvage. À cause du feuillage touffu, il n'y a aucune lumière ; telle une nuit d'encre. Je sens des fourmillements à mes yeux comme-ci ces derniers se changent. Ça ne me fait pas vraiment mal mais c'est tout de même désagréable. Progressivement, ma vision s'améliore et j'arrive alors à voir quelques mètres devant moi. Je prends peu à peu conscience des moyens que me donne ma nouvelle vie.

    Je quitte la lisière de la forêt pour m'avancer doucement. Les innombrables troncs sont dénués de feuilles, seules de fines branches résistent. Un seul tapis de mauvaises herbes grasses pousse sous les sapins. Plusieurs petits sentiers partent dans tous les sens. Je les regarde en me demandant lequel de ces chemins va vers les bâtiments dont Jo me parlait. Au hasard, j'en prends un allant tout droit. Mes boots font craquer les brindilles sèches qui traînent et mes vêtements s'accrochent aux troncs. Je me bats pour continuer mon chemin. Je passe au-dessus d'un large arbre en salissant mon pantalon noir maintenant tâché de vert.

    Au bout d'un moment, alors que je me prenais la tête pour faire demi-tour, je vis un bout de mur en grès. Les yeux pétillants, je m'empresse de gagner l'édifice que je viens de voir à plus d'une centaine de mètres. Mon cerveau décide de repenser aux rapaces et à leur vue pour une raison que j'ignore. Une petite porte pourrie entourée d'un mur de pierre qui ne tiendra pas longtemps à la verticale me fait plisser des yeux. Est-ce vraiment les constructions que mon amie me parlait ?

    Je pousse doucement le battant de la porte, essayant de ne pas la briser par ma force que je n'arrive pas à gérer, et entre dans une pièce complètement vide. Seul un tapis miteux trône au milieu de la salle. A cet instant, j'aurais préféré de ne pas avoir l'odorat que j'ai à ce moment. Cette fois, l'image d'un ours me tourne dans la tête. Pourquoi ? J'en ai aucune idée.

    Je décide de sortir vivement de cette petite maison abandonnée afin de soulager un tantinet mon nez. Je m'étire en essayant de retrouver mon chemin des yeux. Je finis par jurer en voyant le nombre incalculable de piste. Arg ! Pourquoi tu t'es mise à courir, Amia ? Et merde, je commence à parler à ma propre personne.

    Ayant maintenant mal à la tête, je m'assoie sur une pierre, la tête dans les mains. J'essaie de rechercher dans les tréfonds de ma mémoire la fin du sentier mais rien. Merde, merde, merde et merde ! Je ne vais pas me perdre le premier jour de mon arrivée, quand même !?

    Un souffle froid frôle mon oreille. Je me retourne d'un coup. Il n'y a rien. Je sens mon cœur battre beaucoup trop rapidement. S'il continue comme-ça, il va flancher. Un craquement survint à ma droite. Je me fige mais me tourne tout de même lentement. Mais rien. Il n'y a absolument que dal ! Cette forêt est totalement hantée par le mal ! Je me lève pour prendre un des chemins mais un nouveau bruit me fait frissonner. Si je trouve celui ou celle qui m'effraie, je jure de le manger cru ! Comme le chat !

    Je deviens tarée, c'est sûr !

    Alors que j'étais en train de me remémorer le chemin que j'ai pris, de lourds pas venant de derrière moi me surprennent une nouvelle fois. Comme ces bruits sont différents des autres, je me concentre entièrement sur ces derniers. Ils avançaient. Grâce à mes nouvelles capacités, je récupère une information de cette chose dans mon dos avant de me retourner. Il y a une aura, donc c'est vivant. Ça sent la bête donc c'en ait une... normalement.

Différente : Déréliction [Fin]Where stories live. Discover now