Chapitre 12

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    Appuyé contre cette magnifique voiture, je me dis qu'il ne faudrait pas la rayer car elle ne lui appartient pas. Mais lorsqu'il ouvre la portière et monte à l'intérieure, j'en tombe à terre. Ce sont les voitures que Steban, l'Alpha, nous a envoyé pour nous chercher. Je regarde les deux autos et ne sais pas pour combien de milliers d'euros il y en a. La première, celle dans laquelle Niko est au volant, est d'un rouge puissant et possède une allure sportive. Niko, de l'autre côté de la vitre, me sourit en faisant vibrer le moteur, ce qui a pour conséquences de rameuter les passants.

    Je regarde ensuite vers l'arrière de cette voiture pour en voir une autre, au différent modèle et de couleur jaune, où je vois Joséphine, le sourire aux lèvres, elle-même en train de jouer avec le moteur de sa voiture. Celle-ci a une ligne plus crue, presque géométrique. Agathe trotte vers le côté passager de la voiture jaune et jette le chat dans celle-ci. Je me tourne alors vers la rouge. Bien-sûr, il n'y a que deux places dans ces bolides.

    Je descends la bordure et, en passant près des ces courbes athlétiques (je parle de la voiture, bien-sûr), je ne peux m'empêcher de les toucher du bout des doigts. Je tire doucement la poignée, comme pour ne pas la casser, et m'insère lentement à l'intérieur, risquant d'abîmer le cuir du fauteuil. Je referme la porte et me laisse glisser contre le dossier en jurant face à la beauté de cette bête (là aussi je parle de la voiture, on pourrait s'y méprendre). J'attache ma ceinture en sachant que, dès les premiers mètres, ça sera sportif.

    Jo et sa voiture ouvre le chemin en un rugissement bestial et avale les mètres en un rien de temps. Heureusement qu'il n'y a pas de circulation en ce moment ! Le loup au volant suit rapidement l'éclair jaune qui serpente entre les voitures. Mes mains trouvent d'elles-mêmes les poignées pour s'accrocher à ces secousses. Même si j'étais crispée au début, là, après quelques kilomètres fait rapidement, me voilà en train de m'extasier de la rapidité des bolides.

    Les deux voitures s'amusent à se dépasser et lorsqu'on entre sur l'autoroute, les moteurs vibrent et tonnent. Les paysages qui deviennent de plus en plus montagneux passent avec rapidité. Le Soleil revient de temps en temps et je regarde cet astre comme-ci c'était la plus belle chose au monde et c'est le cas pour moi. Je sens une force s'insinuer dans mon organisme à chaque fois qu'il apparaît. Mais lorsqu'il se cache, je me sens triste. Intérieurement, une voix me dit que c'est normal.

    J'extase lorsque les arbres nous dévorent et que nous sommes à présent seuls dans la forêt. La lumière filtre à travers les feuilles de sapins. Le dénivelé n'est en rien contraignant pour la puissance de nos voitures. C'est comme-ci elles étaient poussées vers l'avant par une force brusque. Nous voilà devant la jaune et je peux voir tous les lacets que nous allons prendre. J'espère que je ne vais pas vomir.

    Alors que j'étais en train de paniquée face aux virages si serrés et à la vitesse à laquelle on allait les prendre, une main vint se poser sur le bas de ma cuisse. Surprise de ce contact soudain, je sursaute avant de regarder ma jambe gauche. Je la regarde longuement, sentant les bénéfices que m'apporte l'Oméga. Je lui souris timidement avant de regarder la route sereinement. Qu'est-ce-que je me sens bien ! Il l'enlève après une trentaine de secondes.

    Nous arrivons près d'un portail automatique en plein milieu de la forêt sans incident. Les deux voitures longent de grands buissons parfaitement taillés sur une routes aux larges galets blancs. Je ne peux pas voir le bout de ce chemin. Lorsque les arbustes disparaissent, la forêt que je peux voir est aussi propre que le reste de la propriété.

    A la fin de quelques minutes, sur le plus haut sommet de la montagne, un grand et ancien bâtiment se dresse et nous surplombe de sa hauteur. Je regarde le large manoir et me sens toute petite. C'est peut-être un château car il est fait en pierre de carrière et il y plusieurs tours, surplombées de créneaux. Un grand escalier nous permet de se rendre à la porte d'entrée. Le tout est dans une assez grande clairière entourée de sapins.

Différente : Déréliction [Fin]Where stories live. Discover now