Chapitre 20

246 27 4
                                    

"Amia..."

Une voix féminine résonne dans ma tête. Un bourdonnement horrible atteint mon cerveau. Je n'arrive pas à ouvrir mes yeux ; ils sont scellés ensemble ! Mes veines semblent devenir de la lave en fusion. Mon corps convulse brutalement. Je ne peux rien faire pour arrêter ça, je suis spectatrice de l'intérieur de mon corps ! Quelque chose en moi bouge et gronde. Cette dernière hurle soudainement. Tout devient calme et paisible. Cette partie de moi est puissante et a réussi à stopper la force qui s'introduisait dans mon sang. Les dents serrées, j'ouvre les yeux.

L'atmosphère est lourde et sombre. Je regarde autour de moi en me redressant. Je suis dans une pièce. Tout est sale et apparemment abandonné. Les meubles comme la commode semblent s'effriter. L'imposant lustre qui a dû être magnifique à ses heures de gloire est maintenant brisé. Le parquet au sol a des trous par ci par là. Plusieurs échardes s'échappent de celui-ci. En dessous de moi, se trouve un tapis arraché et griffé de part en part. Les murs sont salis et des marques de doigts ou même de griffes sont visibles.

C'est comme-ci une personne a été enfermé là pendant des années et des années. Et à la vue des marques de griffes, je pencherai pour un animal, ou un surnaturel.

Me regardant ensuite, je remarque que je suis habillée de guenilles crapées. Ces vêtements sentent l'humidité, la sueur et les excréments. Je ne retiens pas très bien le renvoi de mes repas, ce qui ajoute une nouvelle odeur au tout. Je reprends mon souffle et aperçois des flaques d'un liquide rouge à terre. Du sang. Son odeur est toutefois différente. Le liquide est parfaitement sec mais c'est comme-ci il était encore frais et sentais l'amande amère. Anormal, à vrai dire, pour du sang. Une senteur d'amande amère ?

Je me lève en voyant une fenêtre grande ouverte. Des rideaux d'un blanc pur contrastent violemment avec cet horizon de terreur. Alors que je m'approche de l'ouverture, un miaulement me fait sursauter. Je me retourne d'un coup, effrayée par ce bruit de malheur. Sur une chaise à trois pieds, se trouve le chat sans nom, me fixant de ses grands yeux noirs. Je fronce les sourcils. Je fais vraiment des rêves sans queue ni tête. J'hausse les épaules en me retournant vers la fenêtre. De là, je saurai peut-être où je suis.

Mais alors que j'étais en train de parcourir les derniers mètres, un bruit venant de derrière moi m'arrêta dans mon élan. C'est comme-ci quelqu'un ou quelque chose avait atterri sur le parquet friable. Tendue comme un élastique, ne voulant absolument pas que le sol s'effondre, je me retourne à nouveau, tout doucement. Ce que je vois devant moi et absolument terrifiant. Je ne cherche pas à comprendre, je me mets à courir vers l'ouverture dans le mur. Je ne me rends pas compte à quel point l'herbe et les arbres sont verts dehors puisque toute mon attention est sur le félin derrière moi. De basses montagnes sont enveloppées de sapins en tout genre. Le Soleil doit être présent mais il est caché par la montagne adjacente. En bas, dans la vallée, un troupeau de moutons se dandine dans l'herbe fraîche.

Comment ai-je pu voir tous ces détails ? Le félin ne me saute pas dessus comme je m'y attendais ?

Je continue ma course vers la fenêtre, espérant un miracle afin de me libérer de cet animal et de cette pièce oppressante. Mais, dès que je touche le bois du bâti de la fenêtre, mes yeux se ferment d'eux-mêmes et je me sens tomber. Mon animal intérieur grogne afin que je me lève mais rien n'y fait. Assez brutalement, je me retrouve aspirer par le sol.

"Une lionne !" crié-je en me réveillant en sursaut 

Différente : Déréliction [Fin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant