Chapitre 25

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    Il recommence à m'envoyer son poing dans mes côtes mais je l'évite une nouvelle fois. Sachant ce qu'il peut faire, je me campe une nouvelle fois sur mes appuis. Sa jambe arrive et je ne m'empêche pas de l'attraper et de la tirer à moi. Déséquilibré, il manque de me foutre un coup de tête. Mes mains deviennent brûlantes et je sais que c'est l'animal qui a une idée. Je la laisse alors m'envelopper un peu plus. Finissant de le tirer brusquement en avant, je le lâche et plaque mes mains sur le haut de son buste puis me laisse tomber. Le tatami reçoit l'énergie de notre chute et la garde pour lui. Au-dessus de lui, je m'empêche de perdre ma concentration à coup de gifle mentale. Mes yeux dans les siens si oranges, je me fais retourner comme une crêpe. Trois microsecondes plus tard, les rôles ont changé et Niko semble plutôt fier de ma prestation.

    Les mains sous les miennes, il semble avoir perdu de sa concentration. Brusquement alors, sans que je le souhaite vraiment, mes ongles deviennent de longues griffes aiguisées qui ne ressemblent en rien à des ongles humains ou même lupins. Ces griffes se plantent alors dans la peau de Niko qui agrandit les yeux de douleur. Déjà, mes griffes ont déjà disparu. Je roule des yeux en retenant une insulte contre l'animal. La visualisant de nouveau, je lui fais de gros yeux. Elle semble se foutre de ma réaction et tourne sur elle-même, faisant disparaître ses yeux jaune vif sans sa fumée. Je ne comprends pas vraiment son attitude mais mets ce comportement sous le signe du combat. Je m'excuse platement à Niko qui a déjà visiblement guéri. Mon sang est redevenu normal ainsi que les yeux de mon ami.

"C'est une technique inédite que tu m'as montrée là ! Balader quelqu'un sur quelque mètre, je n'ai jamais vu ça ! Même si ce n'est pas trop mauvais, tu ne pourras pas te servir de ton corps ainsi pendant un vrai combat rapproché. Tu devras allier force, endurance et souplesse afin de bien combattre. Quoi qu'il en soit, tu dois bien gérer ta louve afin de ne pas te faire mener pas le bout du nez. Même si elle a l'air puissante, tu ne dois pas la faire d'elle une déesse qui sera toujours là à te protéger. Si tu te retrouves seule au combat, sans louve, tu dois être de taille.

- Tu es en train de me dire que l'on peut me diviser de ma louve, de l'endormir ?

- Oui, un genre de poison qui fait effet que sur tes gênes la concernant. L'aconit tue-loup est très puissant et souvent très utilisé contre nous. De plus, elle pousse dans les montagnes dont les nôtres. Je te ferai un cours sur ces plantes à un moment. -il regarde sa montre- Tu as faim ? C'est l'heure du cours de chasse solitaire !"

    Plusieurs minutes après avoir remis mes chaussures, je me retrouve seule dans la clairière à attendre désespérément qu'il se pointe. J'ose croire qu'avant d'y aller, Niko me ramène un cookie. Malheureusement, en vain. Quand vient le moment où mon énervement est à son paroxysme, un énorme loup noir à la fourrure soyeuse sort du cabanon de torture. Mon cœur cesse de battre un instant, réfléchissant à nos possibilités de survie, avant de reprendre son rythme normal après s'être aperçu que c'était bien lui. En effet, son odeur me le confirme. Un boucan d'enfer dont je suis la seule à entendre m'oblige à vérifier que l'animal va bien et je le retrouve à terre, je crois sur le dos. J'ai enfin compris ; elle préfère le loup à l'homme.

    Niko, ainsi que son loup aux yeux perçants, vient à ma hauteur. Encore pas très à l'aise avec cette forme, je prends un pas de recul. Je prie pour ne pas remonter sur son dos. On m'a entendu car il commence à se diriger à pas de loup vers la forêt. Je comprends que je dois être discrète et le suis vainement. La lisière de la forêt passée, mes muscles se tendent à chaque grincement de brindille. Devant moi, le loup me lance des regards exaspérés tandis que lui ne fait pas un bruit.

    Crachant intérieurement sur tous les Dieux, je tressaille lorsqu'un parfum fend l'air jusqu'à moi. Ça à l'odeur de le bonne viande fraîche, comme celle du chat. J'oublie le chat et focalise mon intention sur la petite bête au pelage gris. C'est qu'à ce moment-là que Niko tourne la tête vers le lapin, les oreilles plaquées. Discrètement, je lui fourre un coup de coude dans les côtes pour qu'il se baisser dans les fougères. Ses un mètre quatre-vingt au bout de ses oreilles est, pour ma part, un boulet ambulant. C'est comme jouer au cache-cache avec un bonnet lumineux et lançant le Petit Papa Noël à plein volume.

Différente : Déréliction [Fin]Where stories live. Discover now