Chapitre 16

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    J'entends à ma droite un "elle est déjà très belle" qui me fait sourire. La phrase a été dite toute basse mais je crois que tout le monde l'a entendu. Je regarde l'homme aux cheveux roux et aux yeux gris qui essaie de se cacher derrière les autres. Je lui fais un rapide clin d'œil pour le remercier. Il rougit, sourit et se dissimule encore plus derrière un autre homme plus petit que lui. On dirait que ce dernier porte des faux cheveux roux. Je pouffe avant de détourner le regard vers Steban qui se racle actuellement la gorge.

"Bien, avant de passer les confessions, je voudrai te dire que tu es bien mieux propre. -je me rends compte que toutes les personnes devant moi sont celles qui étaient là à ma sortie de la forêt. Mon Dieu- N'avez-vous pas faim ? Vous attendez tous une seule et même chose ; les crêpes de notre chère Camille ! A table vous tous !"

    Je vois tout le monde se ruer sur les chaises. Niko part aussi, me laissant seule, trouvant une place des yeux. Au bout de la table, Kenzi me fait de grands signes, à genoux sur ceux de son copain, s'élevant de quelques centimètres inutilement. Je me rapproche le plus discrètement possible et passe alors dans le dos des loups de la meute encore inconnus. Certains me sourient, d'autres se retournent et me lancent un regard hautain. Une de ces-derniers me regarde tellement froidement que je recule d'un pas. Je ne lâche pas son regard jusqu'à ce que je trouve ma place, à côté de Kenzi. Celle-ci a vu parfaitement le regard de la blonde aux yeux bruns.

"Saskia, tu calmes tes nerfs ou c'est moi qui m'en occupe. Capiche ? grogne mon amie en la tuant du regard

- Pour qui tu te prends ? T'as pas à me parler comme ça. rit de bon cœur la blondinette, du nom de Saskia, en se tournant vers Kenzi

- Et toi, tu n'as pas à lui parler de cette sorte.

- Tu veux venir me calmer ? Alors viens, on verra si tu réussis. défie blondie en se levant

- Fais gaffe boucle d'or, ta louve a émergé il y a que deux ans, tu ne fais pas le poids. Tu n'es qu'une retardataire." réplique mon amie en faisant la même chose

    Je les regarde les sourcils froncés. Vont-elles vraiment se battre ici ? Je ne comprends même pas de quoi Kenzi parle. Une "retardataire" ? Elle a failli louper un train ? Une réunion ? Un rendez-vous ? Je saute sur mes jambes et me mets presque entre elles. Mais une main vient me tirer vers l'arrière. Je me retrouve assise de nouveau sur ma chaise, mon tee-shirt toujours dans la poigne de Ned qui rit en voyant sa copine se crêper le chignon avec la blonde. Je le regarde étrangement. Comment peut-il aimer voir sa copine à l'orée du combat ?

"Ne parle pas de ça ! grince-t-elle des dents

- De quoi ? Que tu as pris plus de cinq ans à faire ta première transformation ? Ta louve n'avait peut-être pas envie de faire partie intégrante de ta vie ?

- Cela suffit !! -Steban empoigne blondinette par les épaules et l'emmène plus loin- Quant à toi, Kenzi, qu'elle soit entièrement ou à demi-louve, Saskia mérite le même respect que pour toi ou pour vous tous. Tu prendras la garde de Blanche cette nuit. Et toi, -il fixe la blonde devant lui, des éclairs dans les yeux- tu passeras une nouvelle journée dans la cave après t'être excusée auprès d'Amia. Ce sera ta dernière chance de rester auprès de nous. Je compte sur toi pour te maîtriser.

- J'y vais tellement qu'un jour je trouverai une sortie de cet enfer.

- Et c'est justement ça le problème, Saskia. Allez ! Je veux écouter tes excuses." dit l'Alpha en la poussant vers moi

    Kenzi se rassoit. Debout devant la louve blonde, je ne peux pas m'empêcher de remarquer son sourire en coin. Ce dernier me fout des frissons dans le dos. Mes mains se dirigent immédiatement dans mes cheveux. Je me les mors intérieurement pour me faire arrêter. Nouant mes mains dans mon dos, je la regarde de bas, elle, légèrement plus grande. Ses yeux presque noirs me liquéfient sur place. Ses lèvres se retroussent en un sourire aux canines plus longues qu'à la normale. Je me tends encore plus en voyant ses dents. Plusieurs grognements parviennent de derrière moi. La tension de la pièce de vie est palpable. Il a suffi de mon arrivée pour mettre la merde. Les autres de la table semblent figés sur place, attendant. Les morphes dans la cuisine sortent à pas de loup, se demandant ce qu'il se passe.

Différente : Déréliction [Fin]Where stories live. Discover now