/18/ Colère, refus et averse

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-Lache-moi c'est bon. Je veux juste rentrer chez moi là. De toute façon tu as entendu: je n'aime personne, donc ne prend pas la peine de te soucier de moi.
-Arrête. Ta sœur était juste... en colère.
-Ah ouais? Elle ne sait plus se contrôler la petite? Elle qui prêche la paix encore et toujours. Et c'est moi l'hypocrite?
-Tout le monde a le droit d'exploser un jour ou l'autre. C'est tombé sur toi.
-Ouais, bah écoute, les psys ça existe. Il me semble que moi je ne perds pas complètement le contrôle de moi même de cette manière à chaque fois que quelque chose me contrarie. Si c'était le cas beaucoup de gens seraient morts et enterrés à l'heure qu'il est!

Bazile repense au nombre incalculable de fois où elle aurait aimer hurler sur sa soeur, son beau frère, ses parents, sa famille, sa patronne ou ses collègues. Mais elle n'a jamais craqué. Jamais. Tout à toujours été enfoui en elle. Le moindre de ses ressentiments, absolument tout.
Il n'y a qu'une fois où elle a craqué. Une seule et unique fois. C'était un y a un mois: le soir où elle a embrassé Orion sur ce balcon.

Bazile est en colère, mais pas simplement.
Trop d'émotions qui la bouleversent se mélangent en elle.
Elle a toujours réussi à gérer tout ça. Mais là c'est comme si le craquage de sa sœur avait fêlé sa propre coquille et que tout n'attendait que de pouvoir exploser.

-Vous êtes tellement différentes... Vous n'arrivez pas à communiquer.
-Il faudrait déjà que j'en ai envie, et si c'était déjà compliqué avant, là crois moi elle peut aller se faire foutre. Elle, son petit mari de merde dont elle est si fière et la famille de coincés du cul qui va avec!

Plus elle parle plus elle sent que le contrôle lui échappe et elle déteste ça. Il faut qu'elle reste calme, où elle sait d'avance que ça partira trop loin et qu'elle serait même capable de retourner à l'intérieur pour se battre.
Alors elle tourne de nouveau les talons en direction de sa voiture pour partir, mais il la retient encore.

-Lâche-moi.

Elle ne veut pas être méchante ou agressive avec lui parce que tout ceci ne change rien a on amour qu'elle éprouve à son égard et surtout parce qu'il ne mérite pas de subir ça, mais s'il continue d'insister il n'y échappera pas.

-Tu as bu. Et tu n'as pas l'air en pleine capacités de ta gestion des émotions là. Je vais te ramener chez toi ça sera plus prudent.

Ce qu'il vient de dire est tellement énorme qu'elle ne peut empêcher un éclat de rire ironique de lui échapper:

-Tu sais ce qu'elle te dit ma capacité de gestion des émotions?!
-Tu vois...

Il l'a piégée. Si elle était en effet en train de se gérer jamais elle n'aurait dit ça.
Elle lâche un soupire d'exaspération en levant les yeux au ciel:

-Façon je m'en branle. Je suis majeure et vaccinée alors je fais ce que je veux.

Et sur ces mots elle avance encore vers sa voiture.
Mais soudain une nouvelle voix retentit: mais cette fois ci une féminine:

-Tu vas venir dormir à la maison ce soir. Demain Orion te ramènera ici pour que tu récupères ta voiture.

C'est Béatrice. Elle sort à l'instant de la maison, couverte de son manteau et tenant celui de son mari sur son bras. Elle lui donne une fois à sa hauteur même s'il est déjà trempé jusqu'aux os. Tout comme Bazile.

Orion et Bazile la regardent surpris. Elle poursuit en continuant d'avance jusqu'à leurs voitures:

-Je leur ai dit au revoir pour vous. Demain j'appelai pour savoir comment va Laura. En attendant tous dans la voiture! Je n'ai pas envie d'être aussi trempés que vous. Et toi Bazile on ne te laisse pas le choix de toute façon alors plus vite tu obtempéreras mieux ça sera pour toi comme pour nous.

Bazile Where stories live. Discover now