/26/ Encre du corps ancrée dans le cœur

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-Elle ne voulait plus qu'on se cache. Elle m'a quittée.

Suite à cet aveu Bazile n'ajoute rien.
Elle est à la fois naturellement heureuse que ce soit terminé entre eux puisque ainsi il est « libre ». Mais également triste de cette fin, et aussi inquiète pour leur propre avenir.

Orion veut détendre l'atmosphère:

-Et toi alors? Combien?

Bazile a totalement oublié le début de la conversation et ne comprend pas sa question.

-Combien de?
-Combien avez vous eu d'amants dans votre vie très chère?

Elle ne peut s'empêcher de pousser un petit rire étouffé et ironique:

-J'ai cessé de compter depuis longtemps.
-Une approximation m'ira, je ne vous en tiendrai pas rigueur, dit-il en reprenant donc l'exact phrase qu'elle lui avait dite.

Elle hausse les épaules:

-Vraiment je ne sais pas. Trente. Quarante peut être... Quand on y réfléchit ça fait environ trois ou quatre par an... Ce n'est pas non plus incroyable quand on sait que je ne susi jamais resté dans une relation longue.
-Va dire ça à ta sœur.
-Tu veux qu'elle fasse un infarctus? S'il elle l'apprenait elle appellerait directement mes parents pour leur cafter. Elle a toujours adorer faire ça: rapporter tout ce qu'elle découvrait sur moi ou ce que je faisais.
-Le peuple réclame une anecdote!
-Je pourrait t'en citer mille.
-Choisis.
-Lorsque je me suis faite tatouer la cheville par exemple.
-Tu as un tatouage à la cheville?! J'ai vu celui sur ta cuisse et bien-sur ton poignet... mais je n'ai jamais vu, comment ça se fait?! Même pas hier!
-Attends... Je portais volontairement des grandes chaussettes dès que j'étais avec ma famille, mais un jour elle l'a vu, je ne sais meme plus comment. J'avais 18 ans et elle 17. Autrement dit légalement j'avais totalement eu le droit de le faire mais bref... Elle est allée immédiatement le dire à mes parents. Tu ne peux pas imaginer le scandale que ça a fait. Toute la famille a été mise au courant et on m'a hurlé en boucle que je ne pourrai jamais trouvé de travail, et encore moins de mari puisqu'une femme tatouée est forcément une femme non-fréquentable. Bref. La pression a duré presqu'un mois mais j'ai fini par craquer et j'ai fait des séances de laser pour me le faire retirer. C'était l'époque où je croyais sans doute pouvoir encore leur plaire si je me pliais à leur volonté...

Orion jette un coup d'œil à Bazile, le front plissé. Il a toujours parfaitement su à quel point elle était différente du reste de cette famille, mais il n'imaginait pas à quel point elle avait pu subir une pression et une injustice vis à vis d'eux. Et les conflits avec sa sœur sont bien plus ancrés et profonds qu'une simple colère passagère...

-C'était quoi ton tatouage?

La jeune femme sourit tristement en regardant par la vitre:

-Une paire d'ailes. Elles étaient mon symbole de liberté. Même ça ils n'ont pas voulu me le laisser...

Bazile Where stories live. Discover now