-... nous pensons que tu es suffisamment adulte pour assumer tes erreurs et t'excuser au près de tout le monde. Car après tout ce n'est pas que ta sœur que tu as mis mal à l'aise...
Aussitôt le visage des quatre nouveaux arrivants se décompose, en particulier celui de Béatrice et Orion, qui n'étaient de toute évidence pas plus au courant qu'elle de ces excuses et de la véritable raison pour laquelle ils étaient invités...
Un blanc insoutenable s'installe et c'est finalement Marie qui prend la parole:
-Vous savez... je vous assure qu'elle ne nous a pas...
Sylvie la coupe:
-C'est très généreux de votre part de vouloir couvrir ma fille, mais comprenez: je l'ai élevée pour qu'elle assume ses actes.
Orion avance d'un pas pour essayer d'intervenir:
-Madame croyez moi je...
Mais il se fait couper également, cette fois ci directement par Bazile qui lève une main vers lui pour le faire taire:
-Ma mère a raison. Je dois assumer. Alors je m'excuses. Je m'excuses de vous avoir tous mis mal à l'aise. Je m'excuse d'avoir fait hurler Laura. Je m'excuse d'avoir déçu mes parents. En fait je m'excuse même d'être venu au monde.
Sylvie dit d'un ton détaché:
-Tu pouvais t'arrêter à « mes parents ». C'était suffisant. Quoi qu'il en soit voilà, c'est réglé.
-C'est tour ce que je voulais entendre... dit alors Laura avant de s'avancer pour prendre son aînée dans ses bras.
Bazile se laisse faire dans cette étreinte sans pour autant réellement y participer et son regard croise celui d'Orion. Ce dernier a le front plissé et beaucoup de sentiments différents sont marqués sur son visage.
Laura finit par lâcher sa sœur, un sourire qui semble sincère aux lèvres.
Henri annonce:
-Bon et bien maintenant que cette histoire est réglée nous allons pouvoir passer à table.
Tout le monde avance dans la salle à manger et s'installe où il le désire: Henri et Sylvie chacun d'un bout à l'autre de la table rectangulaire et massive.
Bazile se met à côté de Orion.
Le repas commence et les conversations également. Bazile et Orion peuvent alors se parler sans se faire entendre ou particulièrement remarquer:
-J'ai vraiment cru que tu partirais tout à l'heure.
-Je sais. C'est que ce tout le monde a cru. Et ils auraient aimés que je le fasse, pour se prouver à eux même qu'ils avaient raisons.
-Tu as bien fait alors j'imagine...
-Mais ce n'est pas pour ça que je me suis excusée.
-Pour quoi alors?
-Pour toi...
Il la regarde alors les sourcils froncés d'incompréhension. Elle poursuit:
-Si je n'avais pas obtempéré alors ça aurait marqué une fin définitive. Du moins très longue. Et il en aurait été terminé de tous ces dîners et ces réceptions à tout va... J'ai subit ça toute ma vie, et maintenant que c'est l'occasion de te voir je devrai y mettre fin?! Il en ait hors de question. Je me fiche de paraître faible ou de leur faire croire qu'ils ont raisons. Tout ce qui compte maintenant pour moi c'est que je puisse te voir, et rien d'autre. Tous les sacrifices en valent la peine...
