/91/ Ne peut pas faire ça

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C'est au tour d'Orion d'être figé, muet et dépité.
Bazile s'approche alors doucement de lui et vient lui tapoter l'épaule de manière condescendante comme il lui avait fait:

-Allez, ce n'est pas bien grave. Tu t'en remettras... ou pas d'ailleurs.

Elle recule d'un pas, le toisant face à lui et continue:

-Je vais aller porter plainte Orion. Pour viol. Le reste est entre les mains de la justice. Mais avant d'y aller, avant que la police ne te convoque et que Béatrice soit mise au courant de cette manière, je veux te laisser la possibilité d'aller toi même lui dire. Je ne le fais pas pour toi, mais pour elle. Parce que fatalement elle n'y est pour rien et est simplement une autre victime de tes mensonges. Je l'aime beaucoup. Et même si bientôt elle va me détester, elle a le droit de savoir qui tu es, et ton enfant aussi. Alors voilà, tu as le choix: porter tes couilles et pour une fois être honnête, ou bien laisser la police lui apprendre la plainte.

C'est au tour d'Orion d'avoir les yeux rougis par les larmes. Il murmure simplement réponse:

-Ne fais pas... tu ne peux pas faire ça...
-Si Orion. Je peux. Et c'est ce que je vais faire. Tu l'as dit pourtant: tu as joué, et tu as perdu. Voilà c'est tout, il est temps d'assumer, c'est tout ce qu'il te reste maintenant.
-Tu vas détruire ma vie... tu ne peux pas... tu ne peux pas...

Bazile n'est étrangement pas heureuse de le voir supplier et pleurer. Elle souffre trop pour ressentir une quelconque joie. Mais pour autant elle ne reviendra pas sur sa décision.

Orion essuie ses yeux et les relève doucement vers elle:

-Non... tu ne peux pas... je ne te laisserai pas faire...
-Orion il est trop tard pour...

Mais elle n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il se jette sur elle comme une bête, la saisissant directement par le cou, enlaçant ses doigts autour de sa gorge. Son action a été si rapide qu'elle n'a pas pu faire quoi que ce soit pour l'éviter et qu'elle perd l'équilibre. Elle tombe alors en arrière, et lui avec, l'écrasant de son corps puissant. La tête de la jeune femme cogne contre le sol dans un bruit sourd, l'assommant à moitié et faisant apparaître des étoiles devant ses yeux, vision augmentée par l'étranglement qui empêche son cerveau d'être correctement irrigué.
Elle essaye de le repousser, de se débattre, de griffer ses mains, de lui donner des coups de pieds, mais elle n'arrive à rien. Il est plus fort qu'elle, ils le savent tous les deux, et le coup à l'arrière de son crâne n'a fait que l'affaiblir.

Alors est ce ainsi?
Est ce comme ça qu'elle doit mourir? De ses mains à lui, de cette manière?

Bazile ne peut pas l'accepter. Elle ne peut pas le laisser gagner. Elle s'y refuse! Ce serait bien trop facile.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant