Attachée en étoile par ses sangles qui serrent ses poignets et ses chevilles, Bazile sait que se débattre ne sert plus à rien.
Elle ne lâche pas le regard d'Orion qui lui reprend son souffle amusé:
-Tu aimes me donner du fil à retordre...
-Détache-moi immédiatement.
Il s'approche d'elle et se penche sur son visage:
-Je t'ai dit de ne pas me donner d'ordres et pour l'instant tu n'as fait que ça. Ne pense pas que je vais encore te laisser passer ça.
-Je m'en fous! Je veux que tu me détaches! Je veux partir!
-Tu es venue que ton plein gré, c'était ton choix, maintenant tu es là, tu y restes. Je voulais voir et te montrer à quel point tu étais incapable de contrôler tes émotions et tes réactions. Il m'a suffit de te parler de ta sœur pour que tu dérailles, alors ne viens pas me dire que tu sais te gérer! Tu n'es rien d'autre qu'une petite prétentieuse au caractère adolescent.
-Va te faire foutre!
A peine cette nouvelle insulte sortie de sa bouche qu'il la gifle sans remord du revers de la main.
Bazile ne s'y attendait tellement pas qu'elle garde la bouche ouverte, choquée. Elle n'a pas eu particulièrement mal mais le geste en lui même la boulverse. Elle tourne de nouveau son visage vers lui mais reste silencieuse.
-Ne me regarde pas comme ça. Comme si tu avais oublié notre conversation de ce week-end. Je t'avais prévenu Bazile, et tu as choisi. Je t'ai mise en garde mais tu ne m'as pas écouté. Alors maintenant il est temps d'assumer. Tu es une grande fille non? Insulte moi encore et le coup sera bien plus violent la prochaine fois. Donne moi encore un ordre et le résultat sera le même!
Bazile ne répond rien, elle continue seulement de le regarder, le souffle court et le cœur battant.
Il la toise, puis remonte sur le lit et se met au dessus d'elle, sans la toucher. Leurs visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre, et soudain celui d'Orion se détend et il articule d'une voix calme et claire:
-Il est encore temps pour toi d'arrêter. C'est ta dernière chance Bazile. Et tu viens de prouver que tu étais faible et que jamais tu ne tiendras la coup face à ce que je veux et ce que j'aime. Alors vas-y: dis moi encore une fois de te détacher et de te laisser partir et je le ferai. Nous nous arrêterons là. C'est mieux, et tu le sais. Tu n'as pas envie de cette relation de domination. Tu le sais.
Tu es faibles.
Tu ne tiendras pas le coup.
Ces phrases piquent la fierté de la jeune femme. Il se trompe. Elle en est capable, et elle veut lui prouver, pour lui donner tort! Elle n'est pas faible! Elle ne l'a jamais été!
Orion la teste encore. Il veut la faire revenir à la raison et la faire arrêter. Voilà pourquoi il a fait tout ça. Parce qu'il est encore temps qu'elle revienne sur ce qu'elle croit penser.
Bazile lève sa tête du matelas pour l'approcher encore un peu plus de celle d'Orion et avec un air de défit siffle entre ses dents:
-Finalement je retire ce que j'ai dit: je décide de rester.
