/98/ De bon matin

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Sylvie a pris l'habitude de se lever chaque matin entre cinq heures et demi, alors lorsqu'à six heures douze quelqu'un vient frapper à la porte, elle est naturellement déjà prête à ne pas être prise au dépourvu en pyjama, contrairement à son mari qui dort encore.

Lorsqu'en ouvrant sa porte elle découvre une policière et son collègue son visage se décompose.

-Bonjour... que se passe-t-il?
-Madame Myler... nous sommes vraiment désolés de devoir vous l'annoncer mais... votre fille...
-Laura?! Qui y a t'il? Elle va bien?
-...Non Madame Myler... C'est... votre fille Bazile...
-Oh mon dieu qu'a t'elle fait encore?!

La policière échange un regard avec son collègue.

*****

C'est le son ininterrompu de quelqu'un frappant à la porte qui sort Laura et Paul de leurs sommeils.
Laura s'apprête à se lever quand son mari la retient:

-J'y vais. Reste couchée.

Il se lève alors en gémissant, enfile ses chaussons et sa robe de chambre et sort de la chambre.
Laura a toujours eu le sommeil léger et une fois réveillée impossible pour elle de se rendormir. Elle s'étire alors puis se lève à son tour et va tranquillement vers la fenêtre.
Le véhicule arrêté devant chez elle l'interpelle aussitôt: une voiture de police.
Elle fronce les sourcils et aussitôt l'inquiétude la saisit. Elle sort de la chambre, descend les escaliers et avance vers le couloir de l'entrée. Elle voit alors deux policiers sur le seuil de la porte et Paul dos à elle.

-Que se passe-t-il?

Aussitôt le regard des policiers va vers elle et Paul tourne lentement son visage vers elle, une expression qu'elle ne lui connaît pas sur le visage, comme marqué par des émotions trop fortes.
Elle s'approche encore:

-Quoi?! Qui y a t'il?!
-Chérie...
-Quoi?! Mais dis moi!!
-Bazile...

Les mots restent bloqués dans sa gorge, mais à l'expression de son visage et à celle des policiers, Laura comprend. Néanmoins elle ne peut pas s'y résoudre, ça ne peut pas être ça, elle ne peut pas l'accepter.
Elle avance jusqu'à Paul, sans même se soucier des deux policiers et l'agresse presque pour lui faire cracher le morceau:

-Réponds moi Paul.
-Bazile... est... a été...

Il ne peut pas le dire, il n'y arrive pas. Il tourne alors son visage vers la police et Laura le suit. Le plus âgé des deux répond alors à la place de Paul avec un ton plein d'empathie:

-Je suis désolé Madame Kravitch... votre sœur a été retrouvée décédée à son domicile cette nuit.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant