Bazile ne vit plus que pour Orion.
Lorsqu'elle est avec lui elle n'existe que pour cet instant et lorsqu'il est loin d'elle elle ne pense qu'au moment où elle le retrouvera.
Plus personne d'autre ne compte, plus rien n'a d'importance à part lui.
Était-il possible qu'elle puisse imaginer un jour aimer quelqu'un comme ça? A ce point? Plus qu'elle m'aime?
Alors depuis l'instant où il a quitté sa maison, Bazile n'a plus vécu que pour le mercredi suivant, en cette date où ils devaient se retrouver.
Elle bâcle son travail (encore plus qu'avant), communique encore moins avec ses collègues, et ne prend que du plaisir à se laisser aller dans ses pensées pour le retrouver dans ses fantasmes. Tout le reste est devenu insignifiant, inintéressant, ennuyant.
Alors que lui. Lui.
Lui qui est parfait. Lui qu'elle aimerait sentir à chaque seconde contre sa peu.
Les secondes sont des heures en cette attente, mais mercredi finit par arriver.
Par peur d'être en retard, Bazile arrive finalement bien plus en avance que prévue et par peur de croiser Béatrice qui ne serait peut être pas encore partie elle attend dans sa voiture.
Finalement elle ne voit personne sortir alors à 19h55 elle sort et va sonner.
Orion lui ouvre.
Il regarde sa montre.
-Tu es en avance.
-Mais pas en retard...
Il la laisse entrer et referme la porte derrière elle.
-Béatrice est partie à 19h30. Je me doutais que tu serais en avance, alors au moins j'étais certain que vous n'alliez pas vous croiser.
De toute évidence il la connaît par cœur et savait qu'elle ne tiendrait plus et arriverait plus tôt que prévu.
Bazile s'approche de lui et veut l'embrasser mais il la retient par ses poignets et l'en empêche.
-Tu m'as l'air bien excitée. Et te refuser un simple baiser équivaut à te frustrer au plus profond de toi même.
Bazile baisse les yeux: il a raison.
-Si tu ne veux pas qu'on puisse te contrôler alors ne sois pas si transparente. Tout ce lit sur ton visage, tu es un livre ouvert.
-Pour toi seulement. Et tu le sais.
-C'est peut être déjà trop.
Il lache ses poignets et s'écarte d'elle pour aller jusque dans le couloir. Elle le suit.
-Tu préférerais que je reste de marbre face à toi?!
-On sait parfaitement l'un comme l'autre que tu ne le peux pas. Tu es incapable de contrôler tes émotions quand tu te retrouves en face de moi. Et cela devient risquer. Une relation secrète ne peut le rester que si les deux partis savent se maîtriser. Et toi tu en es totalement incapable!
Cette fois Bazile est piquée par ce ton méprisant et ces mots blessants. Elle continue de le suivre dans le corridor et hausse le ton à son tour:
-Je suis parfaitement capable de me contrôler! Qu'est ce que je fais depuis toutes ces années au juste? Ici et seule avec toi je me laisser aller c'est vrai, mais je ne vois pas en quoi c'est mal!
Il se retourne brusquement vers elle, près de la porte de la chambre d'amis où elle avait déjà dormi:
-Tu vois. Tu ne sais même pas gérer ta colère. Tu sais à qui tu me fais penser? A Laura. Tu fais tout pour être différente d'elle mais au fond tu es exactement pareille: une gamine pourrie gâtée.
