Étrangement Bazile s'endort très rapidement, sans doute à cause de l'épuisement qu'ont provoqués les pleurs et le fait de vomir ainsi.
Lorsqu'elle se réveille finalement elle a perdu toute notion du temps.
Combien de temps a durer sa sieste? Une heure? Deux heures? Plus?
Elle se redresse, boit un verre d'eau puis se lève et va tendre l'oreille en entrebâillant la porte. Étrangement pas un bruit. Tout le monde serait-il déjà parti? Cela voudrait dire qu'elle a au moins dormi trois ou quatre heures...
D'un pas incertain elle décide de descendre.
Elle marche un peu au hasard et trouve finalement Laura dans la cuisine.
-Coucou...
-Oh Bazile? Tu vas mieux?
-Oui ça va mieux et... merci vraiment pour que ce que tu as fait.
-Arrête de me remercier ou de t'excuser, ce qui t'est arrivé pourrait arriver à tout le monde et après tout les sœurs c'est fait pour ça aussi non?
Elles se sourient sincèrement.
-Mais... combien de temps j'ai dormi?
-Oh la! Près de douze heures. Tu as fait le tour du cadran...
-Attends tu es en train de me dire... que nous sommes dimanche là?!
-C'est ça. Paul et les enfants dorment encore il est tôt.
-Et toi que fais-tu?
-Leur petit déjeuner bien-sûr. Assieds toi je vais te servir.
Elle obéit et s'assoit tandis que sa sœur continue de s'affairer pour cuisiner tout en mettant la table en fredonnant une petite musique entre ses lèvres.
-Laura?
-Oui?
-Tu n'as jamais... voulu autre chose?
-Comment ça?
-Tu te rends compte que ça ne devrait pas être normal? Que tu fasses tout pour ton mari et tes deux enfants. Je ne dis pas de tout abandonner, je sais que tu t'épanouis dans cette vie de famille, mais pourquoi par exemple ne permets tu pas une grasse matinée et qu'une fois que tout ne monde est levé vous préparez tous les quatre, surtout Paul et toi.
-Je suis matinale de toute façon.
-Oui... évidemment.
-Tata!
La voix de Noémie retentit dans son dos, elle se retourne et découvre la petite arriver tout mon elle en pyjama.
-Tu vas mieux?
-Oui merci. Alors comme ça tu es allé cafter à ta maman hier?!
-Elle a bien fait! Tu aurais été capable de ne rien dire alors que tu avais besoin d'aide.
-J'étais simplement un peu malade... je me suis mise dans tout cet état pour rien.
-Tiens ma chérie assieds toi. Et mets ta serviette!
Elle lui dépose un bol de chocolat chaud et commence à lui faire ses tartines.
-Je sais que tu as toujours eu beaucoup de fierté et que la situation n'a pas aidé, mais Bazile... je sais qu'il y avait autre chose. Tu n'aurais jamais pleuré comme ça sinon.
Bazile baisse les yeux et boit une gorgée de thé.
-Tu peux m'en parler tu sais...
L'ainée lui sourit:
-Je sais Laura. Mais... c'est compliqué.
-Hello mesdemoiselles!
Paul arrive, tout joyeux, dépose un baiser sur le front de sa famille, pose sa main sur l'épaule de Bazile pour lui dire bonjour puis fait le tour de la table jusqu'à Laura. Il se penche sur elle et l'embrasse tendrement, ce que Bazile ne l'avait pas vu faire depuis... elle ne saurait dire combien de temps.
-Comment va ma magnifique femme? Le petit dort encore?
-Très bien merci. Oui il n'est pas encore levé. Tiens je t'ai fait ton café.
-Merci chérie.
Bazile et Laura échangent alors un regard discret qui veut tout dire: les conseils de Bazile ont tout particulièrement portés leurs fruits!
