Dès qu'il la lâche Bazile se retourne face à lui, essoufflée, le sein droit toujours sorti de son décolleté qu'elle recouvre par réflexe aussitôt de sa main. Elle regarde Orion, un air d'inquiétude dans les yeux qui n'échappe pas à ce dernier.
-Tu viens de me dire « tu vois ». Je te retourne ces deux mots: Tu-Vois. Tu vois tu es effrayée. Tu vois il m'a suffit d'être un peu trop violent et surtout de te surprendre pour que ta confiance s'effrite. Tu vois tu n'es pas prête.
Bazile baisse les yeux, ne sachant pas quoi dire. Elle remet son sein dans son soutien-gorge puis dans sa robe puis met une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
Orion soupire et s'approche, adoucit. Il pose doucement sa main sur la joue de Bazile et relève son visage vers lui.
-Je ne voulais pas te faire peur. Mais il fallait que je te montre qui j'étais pour que tu réalises que tu n'es pas faite pour ça.
-Alors quoi? Maintenant tout s'arrête entre nous? Comme ça?
-Non, bien sûr que non. En tout cas ce n'est pas ce que je veux. On continuera simplement comme on a commencé, et on n'ira pas plus loin.
-Alors tu ne seras jamais réellement comblé...
Orion met quelques secondes à répondre:
-Je peux parfaitement être comblé avec une sexualité vanille.
-Vanille?
-Basique si tu préfères. Qui n'entre pas dans le domaine plus hard... Mais bref, la preuve en est que ces premières fois avec toi ont été fantastiques.
-Mais ça ne te suffira pas éternellement. Et tu finiras par me quitter, parce qu'il te faudra plus...
-N'essaye pas de lire l'avenir c'est absurde.
-Je le sais c'est tout. J'en suis certaine.
Orion soupire et se passe la main dans les cheveux.
-Bon. Je pense qu'il est temps que je rentre. On reparlera de tout ça à froid.
Il veut se retourner pour aller vers la porte et prendre son manteau mais elle le rattrape encore une fois par le bras:
-Quand? Une fois que tu auras passé cette porte je n'ai aucune idée de quand on se reverra! Je veux qu'on en discute maintenant. Je veux...
Elle sent un sanglot commencer à monter mais le réprime à temps et se reprend;
-... je veux savoir où on va ensemble. Je ne peux pas rester dans le flou, pas même une nuit. Je ne pourrai pas le supporter. Tout ça, tout ce qu'on est en train de vivre, je l'ai attendu depuis la seconde où je t'ai rencontré. Et maintenant que je t'ai enfin tout devrait s'arrêter parce que j'ai poussé un cri? Ce n'est pas juste! Je... j'ai envie que tu fasses ce que tu veux. Parce que mon plaisir passe par le tiens. Je ne fais pas ça seulement pour te « garder » ou pour être « gentille ». Je fais ça parce que je t'aime. Je fais ça parce que je veux jouir en sachant que je te procure le plus de plaisir possible. Je veux être à toi, être qui tu veux, ce que tu veux, comme tu le veux. Tu dis que je ne suis pas faite pour ça mais qu'est ce que tu en sais? Tu dis que je suis une rebelle mais au fond je tais toutes mes colères et tous mes sentiments depuis tant d'années. Tu dis que je n'ai pas une nature de soumise et pourtant...
Elle s'arrête dans sa phrase, le regardant au plus profond de ses pupilles, puis, lentement, se met à genoux face à lui, paumes vers le fils du tété baissée. Elle ferme les yeux et dit doucement:
-Pourtant je suis à genoux devant toi...
