IV

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Lord Simon Hartfield, 15 décembre 3260, 22h45, Hartfield House

Nous entrons dans la chambre, j'attire Alexander contre moi et nous entraîne vers le lit. Alors, il se met à m'embrasser, mais j'appuie ma main sur sa poitrine qui traduit sa respiration fébrile, et le force à s'asseoir.

- Alors, cette histoire du premier amour... dis-je en souriant.

- Pitié, non, soupire-t-il en se laissant tomber en arrière.

- Si, réponds-je en me penchant sur lui pour l'embrasser. J'ai dû raconter mon comportement honteux vis-à-vis d'Emma, parce que j'avais en réalité des sentiments pour son frère, alors vous allez tout me dire.

Il soupire, ferme les yeux, je le contemple quelques secondes attendant qu'il finisse par tout avouer, comme j'ai dû moi-même le faire alors même qu'il s'agit d'une grande honte pour moi.

- Eh bien, c'était en revenant de la guerre.

- Vous ne m'en jamais parler, l'interromps-je.

- Une autre fois... souffle-t-il.

Je sens que son cœur se sers, que sa respiration se saccade. Ses yeux se perdent dans l'obscurité de la pièce, sa mâchoire se met à trembler. Je regrette immédiatement ce que je viens de dire, combien de fois devrai-je me maudire avant d'arrêter de laisser des idioties sortir de ma bouche ?

- Je... j-je... j...

- Non, nous ne sommes pas obligés d'en parler. Respirez, vous êtes là, avec moi.

- La guerre ?

Ma main passe doucement sur sa joue, je veux qu'il me regarde mais, il se met à se débattre, il plaque ses mains sur son ventre, je reconnais l'endroit de sa cicatrice. Il bascule d'un seul coup.

- Ça brûle ! hurle-t-il.

Il se met à arracher sa chemise pour découvrir la plaie cicatrisée depuis longtemps, il passe sa main dessus avant de la relever pour l'observer ; son regard est horrifié, comme s'il voyait encore du sang couler le long de ses doigts.

- N-non... pas encore, pas encore !

Alors que je tente en vain de le calmer, j'entends des pas qui se précipite dans le couloir.

- Simon, que ce passe-t-il ! crie Ana de l'autre côté de la porte.

A l'instant même Alexander pousse un hurlement de panique en de douleur.

- Chut, chut... je suis là, ça va aller, lui murmuré-je. Respirez. (Ana entre et reste pétrifiée à l'entrée de la pièce.) Respirez.

- J-j p-peux pas... réussit-il à articuler entre deux convulsions. Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir !

Il presse sa main sur sa cicatrice.

- Alexander, écoutez-moi, dis-je en prenant son visage dans ma main pour le forcer à me regarder. Vous n'allez pas mourir, vous avez survécu, tout cela est fini, vous êtes avec moi maintenant, vous voyez ? (Je glisse mon autre main entre sa cicatrice et sa main.) Vous voyez ? c'est fini, depuis longtemps.

Sa tête tremble comme s'il essayait d'acquiescer.

- C-c 'est f-fi-fini...

- Oui, c'est fini, répétai-je en prenant sa main pour la porter à ma joue. Je suis là, tout va bien se passer

Ses doigts appuient sur ma tempe.

- V-vos yeux...

Je presse mes mains contre les siennes.

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