VIII

411 37 5
                                    


Lord Simon Hartfield, 21 juin 3259, 15h, Château de Greywall

Nous n'avons pas reparlé de nos aveux, pour le mieux comme il l'avait dit. Pour le mieux, pour moi et aussi pour lui, j'en suis persuadé.

A l'occasion du solstice d'été, de nombreuses activités ont été organisées avant le bal du soir. La matinée a été occupée par un concours de tir à l'arc où le roi s'est brillamment illustré, suivie, bien évidemment d'une messe.

Après le banquet du midi, les activités doivent être plus calmes, des artistes : poètes, peintres, musiciens et d'autres encore, ont été conviés pour présenter leurs œuvres et divertir les invités. C'est à ce moment, alors que Lady Hoover et moi, nous promenons en prenant plaisir à nous arrêter à divers endroits pour découvrir les maîtres présents, qu'elle décide d'engager pour la première fois une réelle conversation entre nous, comme entre deux amis.

― Oh, Hartfield regardez ces beaux paysages peints ici, m'interpelle-t-elle en nous rapprochant du stand pour observer plus en détail les toiles.

― C'est, en effet très joli, complimenté-je le peintre en levant rapidement le regard vers lui.

― Tout ces lacs me font penser aux aquarelles que je faisais lorsque j'avais environ quinze ans. Je représentais souvent des plans d'eau similaires à ceux-ci.

Je me tourne vers elle, curieux d'en savoir plus.

― Je ne savais pas que vous faisiez des aquarelles.

― Oh, dernièrement, je ne prends plus vraiment le temps de m'affairer à cet art. Mais il est vrai que, lorsque j'étais encore une toute jeune fille, j'y consacrait beaucoup de temps. Ma mère était très fière que je possède un certain talent. À chaque fois que Lord Alexander et son oncle venaient séjourner chez nous, elle insistait pour leur montrer mes créations, puis pour que je leur joue un morceau au violon. Elle n'arrêtait pas de tenter de faire remarquer à quel point j'étais talentueuse. Alors, lorsque nous allions tous les quatre faire une promenade, je prenais le bras de Lord Alexander pour lui faire plaisir, nous prenions un peu d'avance et je commençais à rire d'elle en faisant remarquer à notre invité à quel point elle s'affairait à essayer de créer une alliance. Il faut croire, qu'au final, ses ridicules efforts ont payé.

A ces derniers mots, je me crispe, tout en essayant de masquer mon malaise par un sourire.

― Vous devriez envisager de vous remettre à peindre, j'aimerais beaucoup voir vos aquarelles.

Elle sourit.

― Vous n'êtes pas obligez de dire cela, par simple politesse.

― Non, j'aimerais vraiment voir votre travail.

― Bien, pourquoi pas. Vous venez ? Lord Alexander a un combat amical d'escrime, j'aimerais beaucoup y assister. J'ai toujours entendu dire que c'était une fine lame, ajoute-t-elle, toute fière d'avoir un tel fiancé.

― Allons-y, dis-je en lui donnant mon bras.

Nous traversons les jardins pour arriver jusqu'à la salle d'entraînement au maniement des armes.

Le combat a déjà commencé, Lady Hoover semble être déçue en s'apercevant que le marquis de Valenson (Lord Beal) tient, pour l'instant, son futur époux en échec. Mais Sky ne tient pas sa réputation de nulle part. La situation se retourne, Beal rate son coup, passe avant de Sky, le marquis recule jusqu'à se trouver coincé contre le mur. Lord Sky le touche à l'épaule.

Les deux hommes se séparent, se saluent et se serrent la main. Lord Beal semble avoir sa défaite en travers de la gorge.

― Le marquis de Valenson est connu pour être mauvais perdant, me souffle Lady Hoover.

LordsHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin