Prologue

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Dans l'obscurité, derrière les barreaux en granit marin, une silhouette se dessina peu à peu. Celle d'une femme. Celle-ci a l'air d'être dans un piteux état. Ses cheveux bleus ont l'air noir à cause de la crasse, ses vêtements sont déchirés et poisseux. Elle essaya de se redresser, en vain. Ayant les mains menottées et avec le sol gras, ce n'est pas une mince affaire. La femme poussa un long soupir. 

"Hé merde, dans quelle galère je me suis encore fourrée moi..."

Elle dit cette phrase tout en se rallongeant sur le dos avant de fermer les yeux et de penser à ses amis, espérant qu'ils viennent la chercher rapidement et sans incidents. 











La lumière s'alluma soudainement, ce qui éblouit la jeune femme. Elle cligna des paupières avant de regarder autour d'elle, et, comme elle s'en doutait, elle n'est pas seule dans la cellule. Et elle qui pensait devenir folle à entendre des soufflements et d'autres bruits divers... Deux hommes se trouvent également à l'intérieur, mais ils n'ont pas l'air très bavard. Le premier, se tenant à sa gauche, est un homme-poisson portant un kimono orange. Celui-ci est enchaîné au mur, le regard perdu dans le vide. Son regard se posa sur la prisonnière qui lui lança un sourire compatissant. Étrangement, l'homme-poisson ne semble pas inconnu à la jeune femme. Elle tourna la tête en direction du second homme mais eut du mal à le discerner, ce dernier se trouvant dans le coin le plus sombre de la pièce. La femme soupira longuement en voyant l'état pitoyable de l'endroit dans lequel les trois détenus se trouvent : des toiles d'araignées grimpent aux quatre coins des murs, le sol et les murs sont recouverts de tâches grasses et de moisissures. L'odeur nauséabonde flottant dans la pièce est irrespirable. 












Les trois prisonniers sursautèrent lorsque la porte située en haut des escaliers s'ouvrit brutalement. Des pas lourds se firent entendre avant qu'un homme ne s'arrête au niveau de leur cellule en se tournant vers eux. Il mesure au moins 3 mètres et est vêtu d'un uniforme rayé jaune avec, par-dessus, un long manteau blanc portant le symbole de la Marine. Il porte également une paire de lunettes pas très glamour. 

"Ravi de vous revoir mes amis. 

- Pourriture... cracha l'homme-poisson. 

- Je préfère que l'on m'appelle Kizaru, mais passons. Je ne suis pas là pour ça", dit-il d'une voix nonchalante tout en posant son regard sur la jeune femme. 

Celle-ci le reconnut instantanément. Borsalino, alias "Le Singe Jaune", Amiral de la Marine. Cela fait des années qu'il la traque, et il l'a enfin eu. La jeune femme grogna en lançant un regard noir à cet homme qui l'a détruite. Un long silence s'installa durant lequel les deux ennemis jurés ne se lâchèrent pas du regard. La prisonnière réussit enfin à s'asseoir avant de faire une grimace de dégoût face au sourire de l'Amiral. 

"Je peux savoir ce que tu me veux à la fin ? grogna-t-elle. 

- Ce que je veux ?"

L'homme se mit à rire à gorge déployée. Il s'accroupit dans sa direction tout en continuant de la fixer, une lueur malicieuse dans les yeux. En croisant son regard, le cœur de la prisonnière s'arrête net. Elle pensa directement à LUI. À cet homme qui lui a sauvé la vie à plusieurs reprises. Elle croisa le regard de l'homme-poisson, qui paraît tout aussi inquiet qu'elle, comme s'il avait deviné à quoi elle pensait. Kizaru profita de ce moment d'inattention pour entrer dans la cellule.  










En le voyant entrer, les yeux de la détenue se remplirent de haine et de terreur. Elle poussa sur ses jambes avec ses forces restantes et se colla comme elle le put contre le mur derrière elle. Elle fit la moue en sentant le mur froid et humide contre son dos, refroidissant directement ses chairs. L'Amiral, quant à lui, continua de s'approcher d'elle. 

"Ne t'approche pas de moi, sinon... gémit-elle. 

- Sinon quoi ?"

Il attrapa la jeune femme par le col de son t-shirt et la souleva du sol. Elle essaya de se débattre, mais, portant des menottes en granit marin, le Marine a l'avantage sur elle. 

"Tu penses à lui, n'est-ce-pas ?"

La prisonnière lui cracha à la figure, le regard haineux. Borsalino lâcha un juron avant de la jeter contre le sol et de la rouer de coups. La femme serra les dents, acceptant sa sentence. Ce fut lorsque la silhouette commença à cracher du sang qu'il arrêta ses gestes et sortit de la cellule, en prenant bien soin de fermer la porte à clef derrière lui. 

"La prochaine fois, je ne serai pas aussi clément."

Et il partit, laissant la jeune femme pantelante de douleurs, son corps étendu sur le sol dur et froid. Ses deux compagnons de cellule l'observèrent, impuissant, tandis que la lumière s'éteint. Ils se retrouvèrent tous les trois de nouveau dans la pénombre. La jeune femme pleurait en espérant que ses amis ne se fassent pas capturer à leur tour. 











"Ça va petite ?"

La détenue leva la tête et croisa le regard de l'homme-poisson. Celui-ci paraît inquiet. Elle réussit à de nouveau s'asseoir, non sans mal, avant de lui sourire en guise de réponse. mais l'homme-poisson n'est pas dupe. Vu son état, elle n'est clairement pas en grande forme. De ce qu'il voit, ce n'est pas la première fois que l'Amiral Kizaru s'en prend à la jeune prisonnière. Le corps de sa camarade de cellule est recouvert de cicatrices et de plaies plus ou moins fraîches, certaines encore saignantes. Il souffla en voyant son corps aussi amaigri et abîmé. 

"Tu fais partie de l'équipage de Barbe Blanche, je me trompe ?"

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent. Il a certainement dû voir son arrivée dans l'équipage du yonko dans le World Economic Journal. Le second homme, se trouvant à l'opposé d'eux, releva immédiatement la tête après avoir entendu le nom de l'empereur, dévisageant ses deux compagnons de cellule. Il plissa les yeux tout en écoutant leur conversation. Serait-ce elle ?

Bleu comme la mer (Marco x OC) | Tome 1 | (En Réécriture)Where stories live. Discover now