45.2 - Rechute

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Loin de là, le silence résonna. Son regard dériva sur l'étendue étalée, mais pourtant cachée. Le mouvement convulsif de ses doigts s'arrêta. Ses yeux s'arrêtèrent, ils se fixèrent soudainement. Son souffle s'en coupa presque. L'étrange calme des lieux en fut dérangé. Un frisson remonta le long d'une colonne vertébrale gelée, quelque chose se passait.

-Monsieur ?

De deux doigts levés, il venait de l'appeler.

-Il est nécessaire de s'occuper du problème à sa source.

-Vous avez parfaitement raison, monsieur.

La nature reprit ses droits et le soleil se dévoila. Sa puissance ne leur échappa pas. Leurs yeux se plissèrent et leurs peaux picotèrent.

-Je vais vous chercher un châle monsieur, cela fait bien un moment que vous n'étiez pas sorti de jour.

Dans un silence presque reposant, la sérénité de l'endroit perdura.

-Pensez vous que le calice appréciera l'endroit ?

-Bien évidemment monsieur !

Les yeux baissés, l'emportement dont il venait de faire preuve le faisait regretter. Il sentait la fraicheur de ses yeux le rabaisser et le dominer, son aura en réalité ne faisait que ça, à longueur de journée.

-La salle est-elle prête ?

-L'intervention pourra en effet être réalisée ici. Tout a été prévu pour monsieur, n'ayez pas d'inquiétude.

-Parfait, vous pouvez disposer.

La chaleur se répandait, pourtant, la fraicheur la balayait déjà. La légèreté d'un sourire adoucit ce visage meurtri par la vie. Une nouvelle douceur s'offrait à lui. Elle le parcourait et le faisait rêver. Ce sourire changea, il se transforma et provoqua la terreur du malheur.

-A bientôt, mon très cher calice.

Une grande goulée d'air fut inspirée, alors même qu'un jeune homme sursautait. Il était complètement redressé, les yeux grands ouverts, cherchant de l'air. Les battements frénétiques de son cœur empirèrent. Mais qu'est-ce que c'était que ce rêve ! Il avait cru sentir les battements de  son cœur diminuer l'espace d'un instant, comme si son songe rattrapait la réalité et qu'il s'éteignait. Sa main se posa sur son cœur, il sentait la force avec laquelle il se débattait. Ce fait lui permit de retrouver sa respiration, bien qu'elle soit endiablée, de l'air affluait. Il ferma les yeux, profitant de ce retour forcé dans la réalité pour tenter de s'apaiser.

-Je t'avais bien dit de ne pas rester.

Le blond ne grogna même pas, trop rassuré d'entendre cette voix.

-Est-ce que j'ai appelé quelqu'un ? demanda-t-il d'une voix peu assurée.

-Personne.

Il acquiesça faiblement, reposant la tête sur la table pour souffler. Il avait été secoué. Ses deux mains se déplacèrent, et, chamboulées, elles retrouvèrent la rondeur tant aimée. Ses yeux encore fermés lui permettaient de dissimuler l'étrange éclat de ceux-ci. Ils brillaient, de l'étincelle d'une étonnante tristesse, peut-être même d'une once de soulagement.

-Je peux pas les tuer ! Ils ne le méritent pas, se lamenta-t-il.
-Hey, personne ne t'a demandé de les tuer, tenta de le rassurer Allan. Tu n'es peut-être pas prêt dans l'immédiat, mais, ça viendra.

-Tu crois ?

-Pourquoi pas ? Il arrive de tout dans ce monde.

Il soupira, il ne le comprendrait pas.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant