Hors série 16.1

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Hors série n°16 – Premier - P.D.V Allan Lysander-Morgan, dirigeant calice de la famille Lysander

Cet espion se jouait de moi, il ne pouvait être autrement. Il se dissimulait de moi, dans ma propre maison. Je me sentais si agacé, je devais être prudent, mais même avec cela, nous ne parvenions pas à retrouver ce traître. Il attendait le bon moment pour nous attaquer, nous faire tomber. J'en étais d'autant plus irrité que je n'avais pas encore croisé mon mari de toute la journée. Une affaire urgente le retenait loin de moi. Alors, à peine sorti de ma réunion avec quelques hauts placés de ma garde, je me dirigeai vers ma salle à manger pour prendre mon petit-déjeuner. Je me sentais particulièrement affamé, ce qui empirait ma mauvaise humeur.
L'expression froide, je m'installai au bout de ma si grande table, seul. La jeune femme habituelle me servit mon café noir ainsi que quelques tartines beurrées. J'attrapai la tasse en la remerciant sévèrement, la faisant s'éloigner en baissant la tête. Mes yeux se posèrent sur sa profondeur noire, humant son parfum, à la recherche d'un quelconque poison, pourtant, je n'en senti aucun. Ce ne fut pas cela le plus qui me perturba, mais plutôt mon reflet, ces lettres habituellement d'un rouge scintillant qui, à présent, brillaient d'un rose pétillant. Je manquai d'en perdre ma contenance, mon univers tout entier s'arrêta, en un instant.

-Le café a été goûté auparavant par cinq testeurs, comme à chaque fois, il est correct.

Ce n'était pas cela, pourtant, qui m'avait arrêté. Mais bien ces lettres rosées. J'attendais notre tout premier enfant ? Comment avions-nous pu être si imprudents ? Alors même qu'un traître se cachait parmi nous et qu'il n'attendait qu'une erreur pour nous éliminer à tout jamais. Je soupirai longuement, reposant ma tasse en me levant.

-Je vais prendre mon petit-déjeuner avec mon mari, dans notre bureau, faîtes monter ceci et davantage de nourriture s'il vous plaît. Je souhaite de l'intimité, hormis cela, qu'on ne nous dérange pas, faîtes passer le mot.

La femme acquiesça, s'empressant déjà d'exécuter mes ordres. Un peu plus lentement qu'habituellement, les jambes tremblantes, le cœur battant, je montai les escaliers en direction de son bureau, je devais lui dire, il avait le droit de savoir, lui qui attendait cela depuis si longtemps. J'entrai dans notre bureau, sans même toquer, sans même qu'il ne s'en doute. Il arrêta immédiatement de parler avec Yvan qui s'éclipsa discrètement tandis qu'un sourire immense s'emparait des traits de mon époux. Il vint à ma rencontre et m'attira à lui, me câlinant tendrement tout en embrassant mes cheveux. Lucas serait un père formidable, mais moi, est-ce que j'y arriverai ? Est-ce que nous réussirions à trouver le traître pour que ce bébé puisse naître ?

-Est-ce que tout va bien ?

Ce n'est qu'à cet instant qu'il perçut toute mon inquiétude. Il embrassa amoureusement ma main tout en me gardant contre lui. Ma bouche sèche s'entrouvrit, mais la porte me coupa, faisant mourir tous mes doutes à la vue de notre petit-déjeuner arrivant. Je me détachai à contrecœur de mon compagnon qui s'approcha de la nourriture encore chaude.

-Tu me manquais, je voulais passer du temps avec toi.
-Tout cela a l'air délicieux, merci beaucoup.

La femme repartit, nous laissant tous les deux, Lucas encore insouciant picorait quelques morceaux de raisin, m'invitant à en faire de même. Mais je devais assurer notre sécurité, notre conversation ne devait être entendue de personne. J'y veillai alors, de mes brouilleurs, les anciens déjà présents, mais également des nouveaux, assurant davantage notre sécurité à tous les trois.
Les sourcils de Lucas se froncèrent à l'instant où il posa ses yeux sur moi. Il délaissa sa légèreté pour un trop grand sérieux.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant