Hors série 10.2

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Hors série n°10 - Turbulences - P.D.V Allan Morgan, Conseil des Vampires 2018

-Enfin je te revois Allan !

Je me retournai vers Andrew qui venait d'apparaitre soudainement derrière moi. La journée venait de passer à toute allure et j'avais bien d'autres préoccupations à présent. Et, ne m'étant pas retrouvé aux mêmes réunions que lui, j'avais l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une semaine.

-Tu ne t'es pas trop ennuyé ?

-Non, secoua-t-il la tête, j'ai passé du temps avec Alice. Mais je suis content de te croiser. Tu m'accompagnes au réfectoire ?

Il semblait sérieux, un brin timide, pas comme ce matin. Sans m'en soucier, j'acquiesçai. Nous commençâmes alors à marcher dans le silence. Lucas était parti s'entretenir avec Yvan dans nos appartements au sujet d'un dossier et j'imaginais qu'Ethan devait être avec Alice, alors, nous passerons un peu de temps tous les deux, comme avant.

-J'ai réfléchi aujourd'hui, commença-t-il.

Sa phrase aurait pu faire rire ou porter à confusion, mais, s'il commençait comme cela et en observant son comportement, il s'en voulait. Les yeux d'Andrew se relevèrent lentement jusqu'à mon visage, mais, ils n'osèrent pas croiser mon regard. Parce qu'au fond, Andrew était gentil, il ne savait juste parfois pas où s'arrêter. Mais, il était un bon dirigeant.

-Je voulais te dire que, j'étais désolé. J'ai compris que, si tu étais parti, c'était pour avoir de l'espace et prendre le recul et le temps que tu avais besoin. Alors, en aucun cas, je n'avais le droit de te forcer à faire ce choix là. Il te revient entièrement. Et, si vous n'êtes pas encore prêt à franchir le cap, alors, vous n'avez pas à le faire. Je suis vraiment désolé.

Il s'était arrêté, alors, moi aussi je m'étais immobilisé. A ce moment là, il me regardait. Je voyais toute sa sincérité.

-Je ne t'en veux pas tu sais ? Même si c'était plutôt lourd, en fait, Lucas en était très gêné, je ne t'en ai jamais voulu. Tu voulais seulement notre bien à tous les deux.

-Et quel bien vous manquez !

Il se reprit en voyant sa coquinerie refaire surface.

-Quoi qu'il en soit, comme vous l'avez dit, vous avez toute l'éternité à présent. Alors, plus rien ne presse.

Il me sourit. Puis, s'approchant de moi, il attrapa mon bras et me traina dans les longs couloirs. Je souriais en levant les yeux au ciel, il était toujours aussi enfantin finalement. C'était rassurant de voir que, même s'il était dirigeant, et malgré bon nombre d'années, il n'avait pas changé. Puis, ses pas s'arrêtèrent, et mon regard dériva, suivant le sien qui fixait un point.

-C'est lui n'est-ce pas ?

Je le contemplai, il était étrangement seul, assis sur un banc dans la serre, un plaid sur ses jambes.

-Oui, c'est Antoine, murmurai-je.

-Il ne devrait pas aller manger à cette heure-là ?

-Je suppose qu'il doit avoir besoin d'être seul, mais aussi, il doit attendre les autres. La réunion vient tout juste de se terminer, ils ne devraient pas tarder.

Il observait les différentes fleurs colorées, le regard perdu, l'air mélancolique. Dans le coucher de soleil, ses cheveux flamboyaient et resplendissaient. Il était beau. Et je comprenais mieux la menace qui pesait. Mes mâchoires se serrèrent. D'autres lui voulaient encore du mal, comme si ce n'était pas assez, comme si ce monde ne l'avait pas déjà brisé. Je ne laisserai pas ça arriver. Pas encore une fois.

Captivant TOME 2Where stories live. Discover now