4 - Discussion

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C'était enfin les vacances. Cela faisait quelques jours seulement que les lycéens étaient en vacances. Antoine se laissait aller. Il ne sortait pas, ses volets étaient fermés, le jour comme la nuit. Heureusement que ses parents veillaient à sa bonne alimentation. Ils préparaient tous ses repas, le forçant à continuer de manger. Allan venait régulièrement. Il veillait lui aussi sur Antoine. Il essayait de le motiver. Mais cela ne marchait malheureusement pas.

Adrien de son côté ne sortait plus non plus. Allan lui apportait trois poches du sang d'Antoine par semaine. Il était en piteux état. Des cernes étaient visibles. Il avait maigri. Entassant les poches de sang dans son frigo. N'en prenant qu'une par semaine. Se haïssant lui même. Ses parents n'étaient pas au courant, et c'était mieux ainsi.


P.D.V Antoine Ross

Des larmes coulent sur mes joues. Je viens de me réveiller, le cauchemars encore présent dans mon esprit. Je sens des bras m'encercler et une voix me dire doucement de me calmer. Je reconnais la voix d'Allan. Je le sers contre moi, pleurant contre son épaule. Grâce à sa présence rassurante et ses gestes réconfortants, mes larmes se tarissent rapidement.


-Tu veux parler un peu ?


J'hoche la tête, signifiant mon accord. Il se détache alors de moi avant d'ouvrir ma fenêtre. Etant à l'étage, un petit rebord est présent, assez large tout de même. Il ouvre le volet avant de s'asseoir dessus, ses jambes touchant les tuiles du toit. Il se tourne ensuite vers moi avant de me demander:


-Tu viens ? Il fait un peu froid par contre, tu devrais te couvrir un peu.


J'attrape un plaid qui traînait là avant de le rejoindre. Je m'assois à côté de lui, m'enroulant dans le plaid si doux et chaud. Je regarde l'horizon, malgré que la nuit englobe tout. La lumière de la lune est présente, elle permet de distinguer certaines choses.


-J'aime beaucoup la nuit, étonnamment. C'est le moment le plus tranquille pour moi, pour travailler. Tout le monde dort, ou à peu près en tout cas.

-Tu dors toujours mal ?

-Un peu moins maintenant. Je dors mieux.

-Tu devrais retourner auprès de ton compagnon et dormir, rattraper tes heures de sommeil perdues.

-Peut-être. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas dormir comme un lâche alors que j'ai un ami qui souffre, qui vit ce que j'ai vécu. Cette période si difficile. Je sais ce que c'est Antoine. Je suis le mieux placé pour t'aider, pour te redonner confiance.

-Je ne veux pas être un boulet pour toi.

-Tu n'es pas un boulet. Rien n'est de ta faute Antoine. Adrien a commis des erreurs, plusieurs erreurs très grave. Mais ce n'était en rien de ta faute, il faut que tu comprennes ça.

-Je ne veux pas le revoir. Il a fait ça alors que je ne voulais pas. Je ne veux plus le revoir... Comment j'ai pu ne serait-ce qu'aimé sa présence ? J'ai replongé en enfer. Je ne pensais plus jamais y retourner mais apparemment si. Mes démons attendaient juste le bon moment pour revenir. Tout se mélange dans ma tête. Ça, plus ce qu'il s'est passé avec Valerian. Je vais finir par croire que je n'en vaux réellement pas la peine.

-Ne redis ou ne repense plus jamais ça Antoine. Les gens te font souffrir, t'ont fait souffrir, mais ce n'est pas une raison pour penser ça. Ce sont eux les fautifs, pas toi. Concernant Valerian, son procès se tiendra sûrement aux prochaines vacances, pour les vacances de Noël.

-Dans 2 mois alors... Quand je pourrai témoigner ?

-Quand tu veux. Je remettrai ton témoignage anonyme aux personnes chargées de l'affaire. 

-J'aimerai le faire en fin de semaine, Vendredi si possible.

-Vendredi c'est possible. Ton avocate sera présente lors de ton témoignage par contre, elle gardera ton identité pour elle ne t'en fait pas. C'est pour avoir des preuves valides, c'est tout.

-Qui est mon avocate ?

-C'est la matriarche Lennix qui l'a choisi, c'est la meilleure dans son domaine. J'ai confiance en elle et puis, c'est une calice. Je sens que ça ira avec elle à nos côtés. Tu voudras la rencontrer avant ?

-Peu importe.

-Tu ne l'as verra que Vendredi alors. Tu comptes aller au conseil des vampires ?

-Les calices sont admis ?

-Oui, ils doivent être présents pour ne pas souffrir de la distance à cause du lien. Et aussi pour nourrir leur vampire. Il y a quelques réunions privées mais sinon, les calices peuvent participer aux réunions.

-Toi tu y vas ?

-Oui. Je suis promu chef de la garde Lysandaise. Et puis j'irai avec Lucas. Les chefs de garde sont chargés de la sécurité et doivent donc participer à toutes les réunions obligatoirement.

-Je n'irai pas. Je n'ai pas envie de voir toutes ces personnes, alors que j'ai déjà du mal à me retrouver face à Adrien.

-D'accord, surtout n'hésite pas à m'appeler si tu as un problème ou si tu te sens mal.

-Oui...

-Tu devrais rentrer avant d'attraper froid.

-Je suis bien là. Le vent frais fait du bien.

-Tu as raison mais tu peux tomber malade maintenant qu'Adrien ne boit plus ton sang à ton cou.


Je soupire avant de prendre un dernier bol d'air frais et rentrer. La chaleur de ma chambre m'agace, j'enlève mon plaid avant de me laisser tomber sur mon lit. Je m'endors sans même m'en apercevoir sous la fatigue et le regard bienveillant d'Allan.

Malheureusement, ma mère me tire de mon sommeil réparateur, jugeant que je n'étais pas sorti depuis trop longtemps et qu'il fallait que je prenne l'air frais en allant faire des courses. Chose complètement étrange car nous faisons les courses dans un supermarché, avec pleins de monde et étant enfermé dans une grande structure métallique. N'ayant pas l'envie mais décidant d'accepter sous son regard intimidant, je m'habille avec des vêtements larges. 

Après une heure de préparation et quelques minutes de route, nous arrivons au supermarché en question. Ma mère m'ordonne d'aller chercher un cadi, cachant son ordre derrière une voix douce et mielleuse, mais je la connais, je sais que c'était un ordre irréfutable. Je la suis donc à travers tout les rayons, tenant le cadi tandis qu'elle me demande si des produits m'intéressent. Je décline poliment tandis qu'elle achète tout de même quelques uns d'entre eux. Nous passons par tous les rayons, enfin presque tous, nous passons devant le rayon bébé. Je m'arrête soudainement, focalisé sur deux articles en particulier. Ma mère se stoppe avant de se tourner vers moi, elle se rapproche doucement avant de me dire doucement:


-Pourquoi tu ne les prendrais pas ?


Je tourne ma tête vers elle, détachant enfin mes yeux des deux peluches. Je détourne les yeux gêné tout en bafouillant:


-Je... Pourquoi j'achèterai des p-peluches... ? Pff... R-Ridicule !


Elle les attrape avant de les poser dans le cadi, sur le siège enfant et en face de moi, de manière à ce que je puisse les observer durant les courses. Elles sont si belles. Je ne suis pas quelqu'un qui aime les choses mignonnes ou même les peluches, mais là... Quelque chose au fond de moi me pousse à les acheter, à les serrer contre moi et ne plus jamais les lâcher. C'est étrange.

Ce petit koala et ce petit tigre blanc m'ont charmé. Je les ai acheté, car malgré tout ce que je pouvais dire, je ne voulais pas repartir du magasin sans.

Captivant TOME 2Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora