33 - Serre

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Qu'était-ce la normalité ? Il ne le savait plus. Depuis quelques années déjà. Depuis cet incident survenu. Il ne savait plus ce qu'était la normalité. Il ne savait plus ce que signifiait réellement les termes "comme avant". Comment était-il avant ? D'après ses souvenirs les plus enfouis, il était heureux, proche de sa famille. Alors il avait essayé. Il avait essayé, il s'était efforcé chez lui, à l'extérieur, de paraître "comme avant". Quand il avait réussi à aller mieux. Quand il voyait enfin la fin de son long et ténébreux tunnel. Qu'il revoyait enfin un temps soit peu la lumière. Il avait essayé d'être celui qu'il était avant. Malheureusement. Il ne pourra jamais être "comme avant". Tout simplement car c'était impossible. il avait en partie oublié celui qu'il était avant. Celui qui ne savait pas ce qu'était la réalité. Comment être "comme avant" alors que les blessures du passé n'étaient pas encore totalement refermées ?

Une larme roula le long de sa joue sèche. Humidifiant sa peau. 

Certains auraient pensé que c'était terminé. Que toute cette mauvaise passe était derrière lui. Mais non. Les blessures enfouies ne se referment pas aussi facilement. Surtout certaines plus profondes que les autres.

Parler avec Allan ne l'avait pas plus aidé que cela. Le chef de garde avait plus passé son temps à essayer de lui faire oublier que de le faire parler. Sachant déjà qu'il ne dirait rien, et sachant déjà qu'il savait tout. Ce genre de situation était très complexe.

Le jeune homme s'assit dans le grand lit. Posant son dos contre la tête de lit en bois. Un soupire franchit ses lèvres. Cela faisait plusieurs heures qu'il n'arrivait pas à dormir. Décidément, il n'avait pas de chance jusqu'au bout. La matriarche avait été appelée d'urgence pour une réunion pendant qu'Allan parlait avec lui. Il était donc seul dans sa grande chambre plongée dans le noir complet. Il avait l'impression d'étouffer. Il avait chaud. Il enleva rapidement ses grosses couettes. Il se sentit déjà un peu mieux, mais ce n'était pas assez. Il se leva. Ses pieds chauds rencontrèrent le sol glacé de la pièce. Il enfila rapidement une paire de chaussures sans prendre la peine de les fermer correctement. Il se leva, enfila un long pull avant de sortir de sa chambre. Il tomba sur un couloir, connaissant cet endroit, il se dirigea vers les portes des appartements Lennix. Il ouvrit timidement la grande porte. Heureusement qu'elle était légère et qu'elle ne faisait pas de bruit. Son regard tomba sur les deux gardes qui le regardait avec surprise. Sa tête devait faire peur aussi. Ses yeux devaient sûrement être rouges, gonflés mais surtout cernés.

-Monsieur que faites-vous debout à 1h du matin ?

-J'ai besoin de prendre l'air.

-Nous avons pour ordre de vous laisser sortir seulement si vous êtes accompagné d'un garde. Voulez-vous que nous appelions Gérald ou Tristan monsieur ?

-Vous ne pouvez pas faire d'exception ?

-Non désolé monsieur.

-Alors, serait-il possible d'avoir un autre garde, je ne veux pas les réveiller, ils ont besoin de sommeil.

-Bien sûr, nous appelons un de nos collègue, pouvez vous attendre un petit peu s'il vous plait ?

-Bien sûr.

-Il fait froid dehors monsieur, nous vous conseillons de prendre un vêtement bien chaud ou un plaid, ce ne serait pas le moment de tomber malade.

-Vous avez raison, je reviens.

Les deux gardes hochèrent la tête tout en surveillant si leur collègue arrivait. Le lycéen partit chercher un plaid et il récupéra aussi son téléphone en passant. Quand il revint vers les gardes, son garde personnel était arrivé. C'était un vampire d'un bon mètre quatre-vingt dix. Mais le lycéen ne s'attarda pas sur son physique. Le garde le salua respectueusement avant de demander:

Captivant TOME 2Where stories live. Discover now