46 - Éloignement forcé

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Le lycéen s'endormit, bercé par le calme de la maison, ses deux peluches serrées contre lui, enfoui sous un plaid bien chaud. Il était impatient que tout redevienne comme avant, enfin, dans l'immensité de son inconscient, c'est ce qu'il espérait.

-M.Lennix ?

-Oui Allan ? Tu aurais vu Antoine ? Tu es avec lui ?

-Oui, il ne se sentait finalement pas très bien alors je l'ai raccompagné.

-Il va mal ?

-Non, ça va un peu mieux. Il vient de s'endormir. Il était finalement plus fatigué qu'il ne le pensait.

-Tu me rassures. Je viens de recevoir un appel de mes parents, le procès se tiendra dans un mois à peine.

-Le 18 Décembre, oui, j'en ai entendu parler. Vous y assisterez ?

-Il doit payer pour ce qu'il lui a fait. Il ne méritait pas ça.

-Pourtant vous lui avez nui vous aussi.

Les sourcils d'Antoine se froncèrent et, plongé dans le sommeil, il se retourna. Le silence qui s'étendit permit au souffle de l'endormi de s'apaiser un peu plus. Ce comportement aurait pu l'amuser, du moins, si l'air de la pièce n'était pas aussi lourd et chargé.

-Je vais partir.

-Vous partez ? s'étonna-t-il.

-Quelques jours oui. Pour prendre mes distances et réfléchir un peu. Cela ne pourra qu'être bénéfique à Antoine.

-Combien de temps ?

-Quatre ou cinq jours, je ne sais pas. Le grand air des montagnes me fera du bien.

-Vous allez où ?

-Je ne te le dirai pas. Seuls mes parents sont au courant, et, je sais qu'ils me laisseront l'espace dont j'ai besoin.

-Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, avec les Sullivan qui rôdent.

Un soupir lui répondit.

-Ma décision est prise et réfléchie. Je ne pars que quelques jours. Je sais que tu veilles sur Antoine. Dans l'état actuel des choses, il n'a pas besoin de moi. Comme tu l'as dit, je lui nuis. Alors, je m'écarte pour le laisser respirer et retrouver ses esprits à lui aussi. Et puis, si il ne désire plus aucun lien avec moi, je comprendrai qu'il veuille s'en aller. Mais, aussi qu'il mette fin à la vie.

Et l'appel coupa. Allan était quelque peu sonné. Il avait du mal à croire à ce qu'Adrien venait de lui avouer, lui proposer ? Il cligna des yeux. Ses mots avaient été si brefs, sans aucun sens mais aussi si rapidement dit qu'il avait du mal à se rappeler des termes exactes qu'il avait employé. Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait à lui aussi ? Décidément, c'était la journée. Il soupira lui aussi et se laissa tomber sur un fauteuil, son regard se riva sur le corps endormi. Alors Adrien donnait finalement son accord pour l'avortement. Ses poils se hérissèrent. Il devait avoir remis beaucoup de choses en question pour en être arrivé là. Ce n'était pas rien. Aucun vampire sensé ne l'aurait fait. Mais lui oui. Cela démontrait l'attachement qu'il avait pour son calice, les sacrifices qu'il était prêt à surmonter et effectuer pour lui rendre sa liberté. Mais, est-ce qu'Antoine la recherchait ? Tout était si compliqué lorsqu'il s'agissait d'eux deux. Quoi que, sa situation à lui aussi était particulière. Son téléphone vibra, il s'anima et dérangea le sommeil de l'endormi qui ronchonna. Avec un léger sourire, amusé par Antoine mais aussi content de voir le nom de Lucas s'afficher, il décrocha, quoi qu'un peu nerveux.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant