Hors série 12.2

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Un soupir traversa Thomas, à peine la porte ouverte, ce simple bruit le fit couiner. Je gloussai, embrassant Adrien le cœur plus léger qui, alors, consentit à nous laisser entre calices. En laissant mon regard dériver sur mes amis, ils semblaient aller bien mieux que lui, même si quelques heures de repos supplémentaires n'auraient pas été de refus. Allan avait un sourire léger, l'expression apaisée, bien loin d'Andrew qui cuvait encore, de tout son long allongé sur le canapé de son ami. Encore une fois, Allan nous avait invité chez lui, dans l'optique d'un peu plus discuter. Ça nous faisait du bien à nous de nous retrouver, mais à lui aussi également. Ses obligations en tant que chef de famille et chef de garde étaient très prenantes et ne lui laissaient qu'un temps limité avec l'homme qu'il aimait. Alors, après tout ce temps, lui aussi était apaisé de nous revoir tous ensemble, dans la vérité.
A peine m'installai-je sur le canapé de Thomas qu'un café me fut servi, avec quelques doux accompagnements. En relevant les yeux, je tombai dans ceux d'Allan, compatissants, bienveillants, comme à chaque fois. Il le savait.

-Reprends des forces, là que tes deux goinfres ne sont pas dans le coin.

J'acquiesçai, m'y résignant malgré mon estomac capricieux, tout comme le médecin me l'avait précisé.

-Tu peux compter sur nous Antoine, je suis sûr que tout le monde acceptera de donner un peu de son sang à tes enfants, le temps que ton corps se remette de ce trop grand effort. La priorité est de nourrir Adrien, il ne peut pas vivre sans ton sang, ni sans toi d'ailleurs.

Le regard de mes amis se fit inquiet sur moi, je forçai un léger sourire, apaisé d'enfin savoir la vérité et surtout, d'être aussi bien entouré.

-Le médecin a dit que mes jumeaux prenaient trop de mon sang, il m'en reste à peine assez pour moi, alors je ne peux pas nourrir Adrien.
-Je veux bien le nourrir moi ! Ce bâtard de Ludovic n'a même pas voulu purifier mon sang, je me sens si mal, pourquoi j'ai bu autant hier ?

Thomas retourna à ses lamentations, amorphe à mes côtés. Je secouai la tête, n'appréciant pas trop l'idée.

-Les enfants sont toujours gourmands du sang de leur mère, acquiesça Lucie, en plus ils sont deux, c'est pour cela que tu sembles aussi épuisé.

Elle posa sa main sur la mienne face à mon expression crispée.

-Je me sens déjà un peu mieux ce matin, depuis que nous avons vu le médecin, nous avons fixé des règles, les enfants comprennent, ils sont inquiets pour moi.

Allan fit un signe et un domestique s'approcha de moi, un couteau et un verre de vin vide à la main.

-Adrien semble très affaibli, il sera bien trop vite assoiffé, alors au lieu qu'il perde le contrôle et en attendant que ton corps redevienne assez fort pour ses morsures, donne lui un peu de ton sang.

Sans hésiter, je me coupai, remplissant entièrement le verre de mon sang, Allan me soigna, d'une pommade qui referma immédiatement ma plaie. L'homme partit alors, apporter cela à mon compagnon. Je le sentais déjà anxieux, rien qu'en ayant senti mon sang. Je le sortis un peu de mon esprit lorsque Allan prit la parole, évoquant un sujet bien croustillant.

-Nous ne savons pas encore comment vous avez rencontré vos compagnons.

Nos deux amis partageant leur quotidien avec leur compagne se lancèrent les premiers.

-Je suis directement tombé amoureux, j'ai cru à tous ses mots, alors ce monde ne m'a pas effrayé, je suis en sécurité avec elle.

Un sourire s'empara de mes lèvres, c'était mignon.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant