48 - Connexion

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Son souffle le quitta. Il crut s'étouffer. Il crut sentir quelque chose lui échapper. Son cœur remua. Dans une souffrance interminable. Il porta sa main vers lui, ses doigts attrapèrent le tissu de son pull. Ses yeux se fermèrent et il se replia sur lui-même. Il le sentait, s'était inscrit en lui. Allan le soutint en passant son bras autour de ses épaules. Quelque chose n'allait pas. Ils se traînèrent tous deux jusqu'à une chaise où, le calice blond torturé perdait la netteté du monde qui l'entourait. Il ne voyait plus, le noir infini de son esprit s'étendait. Son esprit lui échappait, s'éloignant de la douleur suprême qu'il ressentait. Il mourrait de l'intérieur, il s'éteignait à petit feu. Ou du moins, il le pensait. Il sentait Allan se pencher vers lui, l'examiner, lui parler. Mais la seule chose qu'il entendait, la seule chose qu'il sentait, c'était ce bourdonnement incessant et ce froid glacial. Ses mains se déplacèrent peu à peu, juste avant que l'inconscience ne terrasse cette douleur foudroyante, ses mains les avaient protégé, elles s'étaient posées sur son ventre rebondi.

-Allez chercher l'infirmière monsieur s'il vous plait, je reste avec Antoine.

Il observa longtemps son ami, celui qu'il devait protéger, mais qui, en ces circonstances, avait souffert sans qu'il n'y puisse rien faire. Après tout, il ne pouvait pas tout lui éviter, mais, là maintenant, il était inquiet. Les pas du professeur s'étaient éloignés, il agrippa son téléphone personnel et appela Adrien. Il avait un très mauvais pressentiment. Quelque chose se préparait et, il n'en avait pas été informé. Parallèlement, de son téléphone professionnel, il appela Yvan qui répondit dès la première sonnerie.

-Allan ? 

-Tu as des nouvelles sur les mouvements de Bryce ?

-Je regarde ça tout de suite.

Il attendit quelques secondes, l'appréhension le guidant, il le pressentait, ils avaient bougé.

-Rien d'anormal.

La nouvelle tomba. Cependant, il avait l'étrange conviction que ce n'était pas possible. Il le savait, ce qui arrivait à Antoine n'avait rien à voir avec la rupture de leur lien à lui et à Adrien, et encore moins à sa réapparition.

-Tu as des nouvelles d'Adrien par les Lennix ?

-Rien de nouveau, tu veux que je les appelle ?

-Oui.

Yvan s'exécuta et, il entendit les sonneries, il tomba sur la boîte vocal d'Adrien. Il ne répondait pas. Ce n'était en rien étonnant, il avait dit vouloir être seul et prendre du recul, ce n'était pas pour répondre au téléphone. L'infirmière arriva, trop de choses se passaient au même moment. Ils pouvaient subir une attaque à tout moment, ce n'était pas bon. Il appela alors quelques gardes qu'il avait posté incognitos aux abords de l'établissement en leur demandant de le rejoindre. Aucun mouvement n'était à signaler de leur côté, mais, il préférait être prudent.

-Oui ? il se détendit légèrement en entendant la voix de Georges.
-Vous avez des nouvelles d'Adrien ?

-Oui...

-Il va bien ? enchaîna la voix d'Allan sans lui laisser de temps.

-Ce n'est pas ce qu'on peut dire, il ne va pas très bien moralement en tout cas. On l'a appelé tout à l'heure.

-C'était quand ?

Des questions directes, il ne faisait pas de détour, le temps était compté, il le sentait.

-Une heure environ. Il nous a raccroché au nez alors qu'on l'entendait pleurer.

Il réfléchit un instant. La coupure du lien pourrait expliquer ce décalage. Il espérait au fond que le vampire n'ait pas commis un acte désespéré, poussé par son chagrin et son désespoir intense.

Captivant TOME 2Kde žijí příběhy. Začni objevovat