17 - Pause

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Les personnes présentes étaient choquées. Comment pouvait-on faire une telle chose ? C'était horrible. Le lycéen regardait toujours un point inexistant dans la salle, les yeux vides. Il arrêta de parler pendant plusieurs secondes. Voir plusieurs minutes. Il ouvrit la bouche avant de demander faiblement:


-On peut faire une pause ? 

-Bien sûr.


Le jeune chef de garde avait répondu avec précipitation. Il sentait la colère inonder ses veines. Ses poings étaient serrés à l'extrême, ses jointures étaient blanches. Il avait lui aussi besoin d'une pause. Il devait évacuer toute sa colère et sa frustration. Sa frustration car il n'avait pas pu aider son ami il y a deux années de cela. Il continua pourtant avec une voix neutre tout en cachant ses ressentis. Comme il l'avait toujours fait.


-Je mets l'enregistrement sur pause. Quand nous reprendrons je referai le point sur l'heure ainsi que les personnes présentes.


Aucune réponse ne se fit entendre dans la pièce. Allan coupa donc l'enregistrement avant de se lever et de sortir rapidement. Il fallait qu'il se défoule à tout prix. Quand il sortit, il se fit arrêter par la matriarche qui le regardait avec inquiétude.


-Que se passe-t-il ?

-Nous faisons une pause. Vous pouvez rentrer, je reviens.


Le couple hocha la tête avant de rentrer dans la pièce tandis qu'Allan s'éloignait. Quand ils entrèrent dans la pièce ils furent surpris de voir l'avocate se retenir de pleurer en regardant le jeune homme immobile qui semblait déconnecté de la réalité. Ils s'approchèrent doucement. Georges approcha lentement sa main de l'épaule d'Antoine. Celui-ci sembla reprendre vie. Il frappa la main de Georges avant de se relever. Georges recula ne comprenant pas le geste. La matriarche se mit devant Georges dans un geste de défense. Antoine les regardait. Mais il ne semblait pas les reconnaître. Le jeune lycéen alla dans un coin de la pièce avant de se recroqueviller sur lui-même. Il prit sa tête entre ses main avant d'hurler. Un hurlement de détresse. Ce hurlement peina chaque personne présente. Il était évident que le jeune homme avait besoin d'aide. La porte claqua violemment contre le mur et Allan apparu, il était paniqué. Il posa son regard sur Antoine. Ce dernier ne faisait pas attention à lui. Il répétait en boucle:


-Laisse moi, laisse moi, laisse moi...


Allan s'approcha doucement. Antoine leva la tête, ses yeux étaient rouges et gonflés, mais ils étaient surtout perdus et vides. Il cria férocement en se recroquevillant plus:


-NE M'APPROCHE PAS ! LAISSE MOI TRANQUILLE !


Allan s'arrêta subitement avant de se tourner vers les personnes derrière lui qui regardaient le lycéen. Georges avait sa main devant sa bouche, montrant clairement le choc qu'il ressentait face à la situation. La matriarche le regardait avec désolation tandis que l'avocate pleurait, elle ne se retenait plus.


-Antoine ne nous reconnait pas. Ses yeux sont absents... Je pense qu'il revit l'agression en boucle. Je ne vois que ça.

-Il a repoussé Georges. Il a l'air d'être devenu violent, l'informa la matriarche.

-Il ne reconnait personne alors c'est normal. Chaque geste peut être perçu comme une agression pour lui. Il est capable de vous faire du mal. Mais ce qui m'inquiète le plus c'est qu'il pourrait se blesser lui même.

Captivant TOME 2Место, где живут истории. Откройте их для себя