43 - Morsure

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-Je vais appeler le docteur Chandler.

Tout en accompagnant ses paroles, l'infirmière sortit son téléphone et composa un numéro rapidement. Allan soutenait Antoine de temps à autre dans sa démarche fébrile pour se rendre à l'infirmerie. Allan restait silencieux depuis leur sortie de classe. Mais il se décida à prendre la parole tandis qu'on entendait en fond sonore sous la voix de celui-ci les tonalités de l'appel.

-Il va bientôt avoir un intercours... Il faut envoyer un message à M.Lennix. 
-Pourquoi faire ? Si je mange ça va passer. Pourquoi appeler le médecin aussi ? Je vais bien.
-Toujours aussi têtu... Ton cas est désespérant Antoine.

Le lycéen malade secoua la tête, il était convaincu qu'il ne pouvait pas être malade. Il ne voyait pas pourquoi il le serait en tout cas. L'infirmière raccrocha avant d'informer les deux lycéens:

-Le docteur va arriver d'ici 15 minutes. En attendant tu vas manger quelque chose puis tu t'allongeras Antoine. Je vais prendre ta température avant que tu ne manges quelque chose.

Le petit groupe s'arrêta devant la porte verrouillée de l'infirmerie. La maîtresse des lieux sortit ses clés avant de déverrouiller la porte, elle se décala le temps que les deux jeunes hommes rentrent. Une fois à l'intérieur, elle ferma la porte à clés ne souhaitant pas être dérangé par des élèves, humains, ou pas. Allan fit asseoir Antoine qui s'avachit sur la chaise tout en soupirant d'aise. Il était tellement mieux assis. L'infirmière vint rapidement vers celui-ci afin de lui prendre sa température. Et c'est donc sans grande surprise que quelques secondes plus tard une température de 38,9° s'afficha sur celui-ci.  Le lycéen blond peina à croire qu'en seulement une nuit sa température avait augmenté de plus d'un degrés. Il ne s'y attarda pourtant pas voyant de la nourriture arriver. Il devait avouer qu'il avait très faim, surtout après avoir couru comme un fou sans avoir avalé quelque chose le matin même. Il attrapa donc rapidement ce que lui tendait Allan. Il croqua à pleines dents dans son pain aux raisins. Ce n'était pas sa viennoiserie préférée mais il aimait tout de même cela. Et puis de toute façon il avait trop faim pour choisir, même si cela avait été une chose qu'il n'aimait pas, il aurait mangé. C'est donc avec une concentration extrême que le jeune homme blond mangeait. Il n'écoutait que d'une oreille les personnes dans la salle parler.

-J'ai envoyé un message, il devrait venir à l'intercours.
-D'accord, mais il n'avait pas cours ? 
-Si, mais Antoine passe avant tout non ?
-Si, tu as raison.

La sonnerie retentit dans tout l'établissement. Les élèves sortaient rapidement de leur salle. Dans le bâtiment, plus précisément à l'étage de sciences, un professeur sortit de sa salle avant de la fermer à clé. Il ne prit même pas la peine de prendre ses affaires ou même de fermer sa session. Non. Il n'avait pas le temps. Son calice allait mal, d'après le message d'Allan il avait de la fièvre et était malade. Il se hâta dans les couloirs tout en choppant rapidement un surveillant dans les couloirs. Le surveillant s'écrasa quelques peu devant l'aura imposante du professeur.

-J'ai une urgence, prévient mes élèves que je ne leur donnerai pas cours aujourd'hui. Je ne pense pas pouvoir assurer mes cours aujourd'hui en fait. 
-Je préviens toutes vos classes de la journée alors ?
-Préviens celle de la matinée s'il te plaît. Je tiendrai au courant le proviseur pour la suite de la journée.
-Tout de suite Monsieur Lennix.

Le professeur ne s'attarda pas plus que cela sur le surveillant. Il reprit sa marche rapide jusqu'à l'infirmerie. Il toqua à la porte avant d'essayer de l'ouvrir sans grand succès. Elle était verrouillée. Il fronça les sourcils, il devait forcément y avoir une erreur. Où était son calice alors ? Et la pièce qui était insonorisée n'arrangeait rien à son inquiétude grandissante. Son esprit était si embrouillé, la seule information qui tournait en bouclé était de protéger son calice et de l'aider coûte que coûte. Il était prêt à défoncer cette porte s'il le fallait.
Heureusement, il n'eu pas besoin de le faire, Martine déverrouilla la porte avant de l'ouvrir calmement, jetant un coup d'œil à la personne présente derrière celle-ci. Elle se détendit directement après avoir aperçu Adrien. Elle se décala donc pour le laisser entrer. Il entra rapidement, ne faisant plus attention à l'infirmière qui verrouilla de nouveau la porte. Son regard chercha rapidement la personne de tous ses tracas. Il le vit finalement, allongé sur un lit, le bras reposant sur son front tandis qu'il était emmitouflé dans un plaid. Il s'approcha rapidement de lui avant de poser doucement sa main glacée sur sa main qui reposait sur son ventre. A ce contact le lycéen rouvrit les yeux tout en sursautant. Il frissonna tout en dégageant sa main de celle de son compagnon qui était si froide. Mais voyant tout de même qu'il venait de le blesser, il expliqua:

Captivant TOME 2Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz