DÉPENDANTES [ L'émeraude des Sept Royaumes ]

Article 15

Attention : ce chapitre aborde tout en douceur (ou pas) l'histoire des Sept Royaumes. Quand ce sera le cas, je mettrais la carte en début de chapitre afin de vous permettre de mieux visualiser si vous en ressentez le besoin. Je sais que ce n'est pas toujours évident, surtout quand les chapitres arrivent au compte-goutte.

Les dons des communicants des Sept Royaumes sont octroyés uniquement au sexe fort pour servir la couronne. Ursa, Tutela, Pariendi, Cepa et Vi se plient aux volontés de sa Majesté.

Valéryan

    Je suis son protecteur, c'est marqué sur le contrat qui nous lie.

    Je dois la protéger. C'est pour cette unique raison que je refuse qu'elle me lâche. J'exécute mon devoir, je suis fidèle aux lois de l'Ordre.

    Je soupire et sourit. Il n'y a pas plus infidèle que moi aux lois de l'Ordre, mais je ferai une exception, parce que je suis un bon gars et un futur héritier à la hauteur des responsabilités qui l'attendent.

    Je la protégerai.

    A ma gauche, Camille me dévisage sans cacher sa perplexité. Peut-être trouve-t-elle étrange que je sourie alors que la plupart des personnes qui nous entourent profèrent des insultes à son égard.

— Je vais vous faire visiter.

    Je m'éloigne doucement et lui tend ma main qu'elle attrape sans demander son reste, entremêlant ses doigts aux miens avec un naturel qui me réchauffe la poitrine. Et, tandis que je la tire vers les tréfonds de mon monde, j'oublie l'espace d'un instant le combat que je mène pour me complaire dans la chaleur de ses petits doigts crispés qui caressent ma peau.

    Nous traversons la première pièce, puis la seconde qui est bien plus petite. Bientôt, il n'y a plus de fenêtres et les lampions sont notre unique repère. Elle serre ma main dans la sienne.

— C'est sombre, l'avertis-je.

    Sans attendre de réponse de sa part, j'ouvre la petite porte sur la droite qui dévoile des escaliers étroits qui ont fait leur temps.

    Un bon gentleman l'aurait laissé passer en premier, sans doute. Mais prendre le risque qu'elle tombe est hors de question, alors je la précède et l'invite à me suivre, lâchant avec regret sa main.

    Camille ne me parle pas, non pas qu'elle s'en empêche, mais tout est nouveau pour elle et ses yeux l'occupent bien assez pour avoir envie de se servir de sa bouche.

    Je contemple avec amusement son visage ébahi quand nous arrivons en bas et j'ai presque envie de lui dire de fermer la bouche pour ne pas gober les mouches —le fait que nous soyons en souterrain et qu'il n'y a pas de fenêtres, donc pas de mouches.