DÉPENDANTES [ L'émeraude des Sept Royaumes ]

Article 27

Voici deux chapitres bonus rien que pour vous, en espérant que cela vous donne de la force pour commencer votre semaine 🥰

Ce cadeau n'est pas anodin, il y a beaucoup d'informations très importantes (en plus de passages que je sais, vous allez adorer). Je ne pouvais les mettre en ligne séparément.

Essayez de ne pas vous concentrer que sur la romance, sinon vous finirez par être perdus pour la suite ☠️

Bonne lecture ♥️

👑

Chaque année, la lune vermeille sera célébrée dans tous les Royaumes, en hommage aux astres qui éclairent nos jours et nos nuits.

J'ai attendu l'arrivée de la nuit et le départ de Quentin pour rejoindre Camille au salon.

Je refusais catégoriquement que l'un de mes amis puisse me juger sentimentale, bien qu'il n'y ait aucune honte à l'être. Qui est-ce que je pense tromper ? Je suis entouré de communicants et pas assez discret pour que ceux qui ne le sont pas ne lisent pas en moi comme dans un livre ouvert.

Pourtant je ne cherche pas à leur mentir. Je veux juste une parenthèse, un moment à moi où je peux cesser d'être l'héritier pour offrir un livre à la femme que je courtise. Peut-être faisaient-ils comme cela avant la grande guerre, quand les femmes n'étaient pas encore brimées.

Camille est assise sur le canapé, rêveuse. Ses pensées semblent perdues dans le feu qui brûle dans la cheminée, si bien qu'elle ne ressent même pas ma présence.

Je pourrais m'annoncer, tousser ou même prononcer son nom, mais ne le fais pas. Je ne veux pas la déranger dans la contemplation des flammes qui dansent dans l'âtre.

— Je sais que vous êtes là.

Je souris tandis qu'elle se tourne vers moi, le visage rougit par la chaleur.

— Je me disais que peut-être, vous aviez envie d'être seule.

— Je pensais que mes envies n'avaient pas d'importance.

Je m'approche, désolé qu'elle puisse imaginer que nous n'accordons aucune valeur à ses souhaits.

— Elles ont de l'importance.

— Alors je n'ai plus envie de faire tous ces exercices.

— Camille...

— Vous venez de dire que mes envies ont de l'importance.

— On ne fait pas toujours ce que l'on désire.

— Vous, peut-être. Moi je ne l'ai jamais fait.

Je n'ai pas les mots pour la réconforter et je sais, tout au fond de moi, qu'elle a raison. Camille n'a jamais fait ce qu'elle désirait, cela lui était interdit. Aujourd'hui encore, nous jouons le rôle du despote en la forçant à contrôler un pouvoir qu'elle n'a jamais souhaité avoir, dont nous ne connaissons rien.

Chaque matin où le soleil se lève, Camille subit. On lui demande de me toucher et de garder le contrôle sur son corps et son esprit. On lui demande de se donner en spectacle. On lui ôte toute pudeur et on joue avec notre intimité comme si c'était la clef de nos problèmes.

Nous ne faisons que l'humilier en espérant que ce soit la bonne chose à faire.

La vérité que nous taisons, c'est que nous n'en savons rien.