Article 25

1.3K 125 92
                                    




L'éducation sexuelle des prétendantes sera sommaire, afin de laisser à chaque protecteur le loisir de les modeler selon leurs propres préférences.


Camille


— Nous vous attendions !

    A peine avons-nous franchi le seuil que Nicolas nous apostrophe, flanqué de Quentin qui nous offre un regard lourd de sous-entendu.

    Valéryan m'a expliqué ce qui allait se passer, l'exercice qui m'attendait. J'aurai été plus à l'aise de me retrouver seule avec lui pour cela, mais il semble raisonnable de ne prendre aucun risque.

    Je me souviens encore de la brûlure qui a mordu ma peau la dernière fois que nous nous sommes laissés aller à découvrir mutuellement nos corps.

— Sommes-nous vraiment obligés ? négocie l'héritier.

— Arrête de te lamenter, s'amuse Nicolas, je ne t'estime pas malchanceux.

— L'idée ne me plait pas tant.

— Menteur.

    Est-ce vrai ? Est-il réticent d'être à mon contact ?

    J'ai envie de le toucher juste pour savoir ce qu'il pense mais me contient, c'est exactement le genre de choses qu'ils ne veulent pas que je fasse.

    J'ai vu le regard de la vieille dame l'autre soir. J'ai vu comme elle s'est éloignée de moi, craintive.

    Depuis, elle n'est pas revenue.

— Ça va tâter de l'héritier ce matin ! rit Quentin face au regard noir de son ami.

— Est-ce qu'on peut manger avant, au moins ?

— C'est Camille qui va manger de l'héritier !

    Je rougis tandis que Valéryan rentre et donne un coup d'épaule à Quentin, fatigué de ses blagues qui ne font que commencer. Sa présence n'est pas nécessaire, mais je ne doute pas un seul instant qu'il a insisté pour assister à ce spectacle ô combien réjouissant.

    Nous nous engouffrons dans la cuisine où il me prépare un sandwich avant de s'en faire un. Je mange le mien en silence, ne comprenant pas toutes les remarques certainement déplacées qui fusent.

    J'ai tout juste le temps d'avaler la dernière bouchée que Nicolas s'impatiente en faisant claquer sa langue contre son palais. L'instant d'après nous nous retrouvons dehors, sous le froid glacial de l'hiver qui annonce la fin de l'année.

    Tremblante de froid, j'attends qu'on me dise quoi faire. J'ai retiré ma cape comme me l'a demandé le communicant et je me retrouve face à Valéryan, ne sachant quoi faire de mon corps.

— Elle va vite se réchauffer, précise Nicolas.

— Arrête ça tout de suite.

— De ?

— Être dans mon cerveau.

— Depuis quand ça te dérange ?

— Depuis que j'ai l'impression d'avoir en permanence un virus dans ma tête.

    Les entendre parler est quelque chose d'hors du temps. C'est incompréhensible. L'un pense, l'autre parle. Si bien que pour n'importe qui présent lors de leurs discussions, celles-ci n'ont ni queue ni tête.

    Un tremblement me secoue des pieds à la tête, le froid s'insinue jusqu'à mes os. Je n'ai pas le temps de m'en plaindre que Valéryan fond vers moi et me prend dans ses bras en me frottant le dos, comme pour me réchauffer.

DÉPENDANTES [ L'émeraude des Sept Royaumes ]Where stories live. Discover now