Article 18

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Il n'y a dans le coeur de la Dépendante qu'une flamme pour les Sept Royaumes, représentée par son Protecteur qui s'en montre digne.


J'étouffe, l'air se tarit dans mes poumons et j'implore les Sept Royaume d'être cléments avec cette faiblesse qui fait de moi un homme. Mais les royaumes ne m'écoutent pas et se moquent quand, avec une innocence proche de l'indécence, la douce Camille lève ses yeux émeraudes vers moi.

L'oxygène me manque et je me force à respirer encore et encore.

J'arrête définitivement de le faire au moment où elle tend sa main vers moi, pointant d'un doigt timide mon torse.

Et je sais.

Le simple fait de le savoir me consume et je m'enflamme au milieu de la Braise, sans savoir qui est le combustible, qui est l'étincelle. 

Alors je m'asphyxie et m'avance, ses yeux dans les miens.

D'abord un pas, puis un autre.

Encore un, jusqu'à ce que son doigt se pose sur mon torse.

Le brasier me prend et jamais je n'aurai imaginé que la sensation d'être sur un bûcher soit aussi délicieuse.

Je n'ose bouger, je la laisse faire.

Elle me découvre du bout des doigts, dépliant sa main pour la poser à plat sur ma chemise, puis remonte vers mon cou avec une lenteur qui pourrait me rendre fou —si je ne le suis pas déjà.

Ses yeux quittent les miens pour suivre le trajet de sa main, ses lèvres pleines sont entrouvertes et ses sourcils froncés.

Camille est une exploratrice, de celles qui ont la curiosité des intrépides guerriers et la beauté des nymphes.

— Camille...

J'aurais aimé lui dire que je ne suis qu'un homme, que je suis faible et que je ne vaux pas plus que mes pairs. J'aimerai qu'elle sache que je ne pense qu'à elle, là, tout de suite, pas à son charme, ni à son esprit mais à son corps, sa bouche et la beauté de la courbe de ses seins. J'aimerai lui dire que mon seul regret est de ne pas admirer sa chute de rein, parce qu'à défaut d'être un héritier plein de sagesse, je rêve de ses fesses.

Les mots ne sortent pas, elle les détesterait. Je me déteste pour les penser et me maudis de continuer à le faire en sentant sa main de plus en plus assurée sur mon corps.

Camille s'arrête quand ses doigts heurtent un bouton, alors ses yeux se figent et le temps semble durer une éternité.

Puis le bouton saute.

Je suis un bon garçon, plutôt respectueux. Je suis un homme honnête et les femmes sont mon combat. Je les adule, les respecte et les élève.

Ma raison me dicte de mettre fin à sa déraison. 

Mon corps est en désaccord.

Et le corps a ses raisons que la raison ignore.

Je soupire et retire sa main, puis enlève les boutons un par un, sachant d'ores et déjà que je regretterais ce choix.

Plus tard, car pour l'heure, Camille glisse à nouveau sa main sur mon corps et le contact de sa peau contre la mienne m'arrache un gémissement qui me surprend autant qu'à elle.

L'ésotérisme je n'y crois pas, les sorcières n'existent pas. Ni les sorcières, ni les magiciens, les druides et toute fantaisie qui pourrait s'y rapprocher. Mais comment expliquer ce qui est en train de se passer ?

DÉPENDANTES [ L'émeraude des Sept Royaumes ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant