Article 38

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Tout usage de la prophétie allant à l'encontre de Sa Majesté le Roi sera sévèrement sanctionné. Les Dieux ne s'en remettent pas aux Hommes.

Une fois le repas terminé, tous mes amis excepté Nicolas quittent le manoir pour rejoindre la Braise. Seul le communicant se permet de squatter une des chambres libres, refusant de me laisser seul en compagnie de Camille. Je ne pourrais le lui reprocher, quelque part cela me rassure.

Si les choses venaient à déraper, il pourrait utiliser sa capacité si particulière à manipuler notre environnement pour la calmer.

Je lui souhaite une bonne nuit et grimpe les escaliers quatre à quatre, à la fois impatient et inquiet de la conversation qui m'attend. Mais la conversation peut attendre, il y a une déesse dans mon lit.

Et c'est bien une déesse qui apparaît quand j'ouvre la porte de ma chambre, là, allongée dans mes draps d'habitude si froids.

— Je craignais que vous soyez endormie.

— Je viens de me coucher.

Ses cheveux encore mouillés en sont la preuve, elle vient à peine de sortir de son bain.

Je souris et me déshabille à la hâte, prenant soin d'enfiler des habits assez couvrants pour ne pas craindre son contact. Serais-je assez fou pour lui offrir le loisir de se blottir contre mon torse nu ?

Je jette un coup d'œil rapide à la belle et ses épaules dénudées et cela me suffit à comprendre qu'elle ne s'est pas embarrassée de tissu. Hors de question de jouer à ce genre de jeu ce soir —il n'y aurait pas de gagnant.

Je passe une chemise par-dessus ma tête en ignorant la plainte discrète de Camille et la rejoint, heureux de me mettre au chaud à ses côtés. Puis je récupère une couverture qui traîne au pied du lit avant de lui demander de s'asseoir.

— Vous n'allez pas me demander de me couvrir ? s'inquiète-t-elle, toujours si peu pudique.

— Au moins vos cheveux, vous allez attraper froid.

— Je n'ai pas froid.

— Camille.

Elle soupire et s'assoit, la moue boudeuse. Comment peut-elle me mentir avec tant d'aplomb alors que ses tétons pointent vers le ciel tellement ils ont froid ?

Je pourrais rire aux éclats si ce spectacle ne me ravissait pas tant. La belle le remarque et m'offre ses émeraudes accompagnées d'un sourire moins innocent que le précèdent.

Douce menteuse.

J'enroule ses cheveux dans la couverture qui n'est pas prévue à cet effet et remonte la couette jusqu'à ses épaules en prenant soin de ne pas la frôler. Pas un contact. Sa peau loin de la mienne.

Pourquoi ?

Parce que je veux qu'elle apprenne de ma bouche ce que j'ai à lui dire.

— Vous êtes silencieux, ce soir, me fait-elle remarquer en se rallongeant.

Je glisse dans le lit à côté et prends un bout de couette que je ramène sur moi. Au moment même où la couette se soulève, le corps complètement nu de Camille m'est révélé et je n'ose poser mon regard sur les merveilles qui n'attendent que mes yeux —mes mains et ma bouche.

— Et vous, vous êtes nue.

Elle hausse les épaules, nullement embarrassée. Est-ce que toutes les femmes qui sortent de l'Institut sont aussi peu pudiques ou est-ce une particularité adorable de ma Camille ?

DÉPENDANTES [ L'émeraude des Sept Royaumes ]Where stories live. Discover now