Chapitre 16 - Anecdotes.

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 Isaac : Tu es prête à prendre ta revanche ?
 Cali : J'ai hâte de savoir ! Raconte-moi.

Généralement je déteste les personnes trop curieuses, mais avec elle c'est différent. Ce qui fait la différence c'est qu'elle veut découvrir qui je suis réellement.

 Cali : Je préfère te prévenir, sache que je suis défoncée.

La jolie brune me décroche un léger rire suite à son affirmation, ses yeux pétillent et son regard est encore plus sombre. Ceci dit je fais le malin, mais vu que je n'en suis pas à mon premier je commence à le sentir passer.

 Isaac : Durant mon adolescence je me rendais souvent aux soirées électro avec mes potes. Je n'étais pas intéressé par le son, j'y allais clairement pour me retourner le crâne. D'ailleurs, j'étais toujours avec Val. Tu sais, le mec que tu as croisé avant de me rencontrer.

Cali me sourit mais ne me répond pas. Je comprends son souhait de découvrir la suite de mon anecdote.

 Isaac : Il avait quelques prods sur lui et j'en ai consommé plus que la moyenne. Durant la montée je vais pisser et en me lavant les mains je me regarde dans le miroir. Et là, j'observe mon œil qui part totalement en couilles. Tellement en couilles que je louche, dis-toi !
 Cali : Mais non ? Arrête, c'est ma phobie d'avoir un strabisme !
 Isaac : Ben clairement, c'est ma phobie aussi ! Et là y m'arrive ça. Tu comprends bien que je n'ai pas envie de me voir avec cette gueule ni que les autres me dévisagent. Donc j'ai rapidement solutionné le problème.

Elle commence à rire aux éclats et je ne peux pas lui en vouloir. En revisualisant ce moment où je me trouve face à ce putain de miroir, c'était loin d'être drôle pourtant.

 Cali : Mais j'aurais tellement vrillé ! Tu as fait comment pour arranger ça ?
 Isaac : C'était l'été et vu tout ce que j'ai consommé je sentais même plus la température de mon corps. Alors j'ai décidé de prendre les choses en main en déchirant une belle bande de tissus de mon t-shirt pour en faire un cache-œil de pirate.

Je l'observe en train de boire une gorgée de vodka. Elle tente de l'avaler comme elle peut en me regardant avec ses yeux ronds avant d'exploser de rire. Elle en pleure, c'est pour dire ! C'est tellement communicatif et ridicule la situation de mon anecdote que je l'accompagne.

 Cali : Mais non, tu n'es pas sérieux ?! Donc c'était toi le Capitaine Strabs alors ?
 Isaac : Je suis à 100 % sérieux Cali. J'ai clairement été le Capitaine Strabs toute la nuit contre ma volonté.
 Cali : Mais ton œil s'est remis en place quand ? Enfin, comment tu as découvert qu'au final ça allait ?
 Isaac : Déjà cette soirée c'est un énorme black-out. J'ai juste le souvenir de Val qui me réveille et 
 Cali : Attends, attends ! Y t'ont dit quoi tes potes dans la soirée quand ils t'ont découvert en mode pirate ?
 Isaac : Vu qu'ils étaient dans le même état que moi, ils me disaient que j'étais stylé. Je pense avoir lancé une mode, tu verras dans le futur.

Plus les minutes s'écoulent et plus je me sens vraiment à l'aise. Je présume que je n'ai jamais trop eu l'envie d'être moi avec quelqu'un. Je crois qu'avec Cali je peux l'être, mais sans savoir pourquoi. C'est tellement bon de rire et de commencer nos discussions par nos états critiques en soirées, c'est une première.

 Isaac : Val me réveille et je ne sais pas où je campe. Je sais juste que j'ai des courbatures sur tout le corps et que je me retrouve en position fœtus. Premièrement, je réalise que je suis dans le coffre d'une caisse. Deuxièmement, je sens quelque chose sur mon œil et je me rends compte que j'ai toujours ce bandeau de pirate. J'étais littéralement en PLS. Sans te mentir, j'ai mis quinze minutes à retirer ce putain de tissu face au miroir des chiottes.
 Cali : Et là, le plus gros soulagement que tu puisses avoir à cet instant est de découvrir que tes deux beaux yeux sont bien en place.
 Isaac : Exactement. De toute façon si j'avais toujours mon strabisme, je porterai encore mon bandeau de pirate à l'heure actuelle.

ALCHIMIE.Where stories live. Discover now