Chapitre 29 - Cinéma.

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— JP : Nous sommes enfin réunis en famille ! Ça oublie vite les parents quand ça décolle d'ici hein ?
— Lenny : C'est pour notre réussite, tu le sais très bien.
— Isaac : Ça va, on ne s'est pas barré depuis hier non plus.
— JP : Tu es mal luné aujourd'hui, mon fils ?

Une semaine s'est écoulée depuis l'ouverture de la lettre. J'avais besoin de calme et de faire le vide autour de moi. Alors, j'ai préféré me plonger à fond dans ma formation, réviser, me reposer et ne pas sortir. Ça m'a valu quelques questions, notamment de Jill qui s'est inquiété de mon silence et de mon refus de passer chez elle. Elle sait qu'il me faut du temps pour parler des choses qui me tracassent, quand c'est trop profond, elle peut me laisser tranquille.

Niko m'a contacté pour continuer nos entraînements de foot entre potes, mais ça fait un moment que je n'ai plus le goût pour m'y investir davantage. Il n'a pas rebondi à ce sujet, je crois qu'il a compris que ça ne servait à rien de me courir derrière.

Étonnamment, personne ne s'est ramené au Boobie'z pendant mes heures de boulot. Clara m'a fait plusieurs fois du rentre-dedans, mais différemment de d'habitude. Je n'ai pas parlé de notre entrevue avec Val la concernant, elle aussi est restée secrète à ce propos. La brune aux yeux vairons m'a suggéré de passer chez elle le temps d'un pétard et je suis rentré après. Même si ma queue voulait baiser avec, mon esprit était ailleurs.

Je n'ai donné aucun signe de vie à ma jolie brune depuis la réception de son colis. Le silence règne et elle doit se dire que je ne suis qu'un putain de connard. Elle aurait raison de le croire au vu de mon comportement.

J'attrape mon tél. en ignorant la question de mon père. Je veux relire une nouvelle fois les derniers messages de Cali, le temps que mon frère et JP finissent leur conversation.

Cali :
Coucou... J'espère que tu vas bien. Il paraît que sans nouvelles c'est égal à de bonnes nouvelles ? C'est le cas ? Des bisous.

Cali :
Ton silence me fait douter de tout et je crois que ce n'était pas une bonne idée mon envoi... C'est drôle, parce qu'au final j'ai suivi mon envie, bref... Cette fois je te laisse tranquille. J'espère juste avoir une réaction de ta part sur tout ça. Je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça...

Je déglutis à la lecture de ses mots et je me sens comme une merde. Lorsque ma mère arrive pour poser son plat de tomates farcies sur la table, je verrouille mon portable. Je compte lui répondre dans le week-end, mais il faut que j'utilise les bons arguments.

— JP : Isaac, fais le service s'il te plaît.
— Lenny : Je vais chercher le vin. Vous voulez du rouge ou du blanc ?

Martika lève les yeux au ciel avant de fixer Len avec son sourire en demi-coin.

— Martika : Tu vois bien que ce n'est pas une question qui se pose quand même !

On rit avec mon père en admirant la scène qui se déroule sous nos regards. Avec Len on est nul pour choisir le bon alcool selon les plats réalisés, pourtant on n'a pas le droit à l'erreur là-dessus. C'est le péché mignon de mes vieux.

— JP : Euh... Tu es sûr que tu es bien sorti de maman toi ?

Len ne relève pas la question moqueuse de JP et préfère s'attaquer à moi. Il voit que je me fous gentiment de sa gueule, c'est pour cette raison qu'il me rend la pareille.

— Lenny : Sers-nous au lieu de te marrer, p'tit con !

En lâchant la tomate dans l'assiette de ma mère, j'en profite pour lever mon majeur en direction de Len. Après tout, c'est mon droit de réponse. On guette le retour de mon frère avec la bonne bouteille pour claquer le premier coup de fourchette. Rien qu'à l'odeur, je sais d'avance que ça annonce un pur délice, comme toujours.

ALCHIMIE.Where stories live. Discover now