Chapitre 59 - L'inverse de ce qu'on dit.

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CALI

Je me demande bien ce que je vais pouvoir dessiner. Si c'est une fleur ou un soleil, ça se devine trop vite. Alors, il faut que je sois plus originale.

— Jacob : T'es en train de réfléchir à me faire une œuvre d'art sur le bras ou quoi ?

Quel petit con ! Je déteste quand on me précipite dans mes pensées. En guise de vengeance, je lui pince légèrement le bras.

— Jacob : Aïe !

— Cali : Tomate !

Il me pousse gentiment, ce qui me fait décaler sur le côté. J'en profite pour piquer la fin du joint dans le cendrier. Peut-être que ça m'ouvrira les chakras pour avoir plus d'inspiration.

Mon index rencontre son bras pour commencer le dessin. Bizarrement, j'observe que ses poils s'hérissent au fur et à me sure de mon touché.

— Jacob : Facile ! C'est un soleil.

— Cali : Nan.

— Jacob : Une fleur ?

Mon rire éclate. Il croit que je suis naît de la dernière pluie en restant sur des basiques. Mais non, je suis plus maligne que ça.

— Cali : Sérieusement ? Fais un effort quand même ! Tu devrais savoir que les banalités ce n'est pas mon truc.

— Jacob : Excuse-moi, Van Gogh. C'est un escargot ?

— Cali : Bravo !

Moqueuse, je l'applaudis pour le taquiner. Pas une ni deux, je balance son bras et laisse tomber mon corps contre le coussin qu'on partage. Maintenant, c'est à mon tour de deviner la forme invisible qui va apparaître de manière éphémère sur ma peau.

Jacob se redresse et relève la manche de mon pull large. Vu que je ne suis pas quelqu'un de tactile, un léger spasme me traverse. Lorsque le contact s'opère, ma chair de poule se dévoile sans plus attendre.

Putain, Cali... Dans quoi est-ce que t'es en train de t'embarquer ? D'un côté je me sens bien, mais de l'autre, j'ai l'impression d'être coupable.

— Jacob : Normalement, tu ne devrais pas avoir de mal à deviner rapidement.

Ça fait trois fois que Jacob passe la paume de sa main sur mon bras pour effacer ses traits invisibles. Franchement, peut-être que les vapeurs de verte ne m'aide pas à y voir clair, mais, je n'ai aucune idée de ce que ça représente.

— Cali : Une coccinelle ?

— Jacob : J'ai une gueule à dessiner des coccinelles ?

Je me marre en hochant la tête de haut en bas pour acquiescer ses dires.

— Cali : J'en sais rien ! T'as l'air de faire trop de détails ! J'ai l'impression que t'écris des trucs plus qu'autre chose en tout cas.

— Jacob : Et bien, peut-être que tu penses correctement.

Ses iris captent les miennes pendant que son sourire apparaît.

— Jacob : Tu devrais te faire plus confiance parfois. Au lieu de t'embrouiller l'esprit à ne pas suivre ta pensée première.

Sans que je m'y attende, cette phrase me pique et ne me donne plus l'envie de jouer. Je retire aussitôt mon bras et me redresse pour atteindre le bord du canapé. Le fait d'avoir le pétard en main me sert d'excuse.

Jacob me recopie et se place à mes côtés tout en restant silencieux. Du coin de l'œil, je remarque son visage se tourner à plusieurs reprises vers ma direction. Son sourire en coin est encore visible et ça commence à m'agacer. Je veux savoir ce qui se trame à l'intérieur de son crâne.

ALCHIMIE.Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ