Chapitre 48 - Qui de nous deux ?

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ISAAC

Sans pouvoir l'expliquer, c'était plus fort que moi. Il fallait que ça sorte. Le regard fixe et grand de Cali me dévoile son étonnement tout comme sa joie. Sans prononcer un seul mot, elle s'approche de moi pour m'embrasser sur la joue tout en compressant le bout de mes phalanges.

Bizarrement, je me sens presque vexé de ne pas avoir eu de retour de sa part. C'est bien pour cette raison que je ne suis pas du genre à me livrer sur mes ressentis d'habitude. Je trouve que ce n'est pas utile de remuer des émotions qui sont censées être claires.

Mouillés de la tête aux pieds, c'est dans le silence que nos pas résonnent jusqu'à ma porte d'entrée, pendant que la pluie continue de battre son plein. Ce laps de temps me rappelle à quel point je ne suis qu'un putain d'abruti. Il n'y a pas un moment où je n'ai pas merdé aujourd'hui et ça me ronge.

Je déverrouille la porte et me décale légèrement pour laisser passer ma jolie brune en premier. Lorsqu'elle se retourne vers moi, son sourire m'éclate au visage avant qu'elle décide de se coller contre mon corps pour retrouver l'intérieur de mes bras.

— Cali : Toi aussi tu es cette chose qui pimente ma vie. Même si parfois j'ai envie de taper très fort sur ta petite tête quand tu fuis les sujets qui te semblent épineux.

— Isaac : T'as attendu tout ce temps pour me dire un mot gentil pour ensuite m'envoyer le pique bonus ?

Elle rit et s'éloigne de moi en observant de manière plus approfondie mon appartement simple, sans décoration particulière.

— Cali : Ben ouais ! Ça te fait les pieds un peu.

Je ne compte pas la laisser s'enfuir aussi facilement, alors je l'attrape par la hanche pour la rapprocher au plus près de moi. Mon talon cogne contre la porte afin de la claquer pour nous offrir notre bulle d'intimité tant espérée.

— Isaac : Ça y'est ? Madame prend la confiance ?

Ses mains se collent contre mon t-shirt imbibé d'eau. Une gouttelette coule le long de mon nez avant d'atterrir sur le sien qui n'est plus qu'à quelques millimètres du mien.

— Cali : Ce n'est pas parce que les autres craignent tes attitudes que je dois faire pareil. Moi, je veux te comprendre avant de te laisser voguer à tes futures aventures.

Son index ramasse la goutte d'eau qui s'est glissée sur la pointe de son nez, puis elle l'étale délicatement sur ma lèvre inférieure. Mon corps réagit sans plus attendre, tout comme le sien. Nos frissons s'unissent et fusionnent dans une symbiose quasi parfaite.

— Isaac : Ça, c'est parce que je te l'autorise.

— Cali : C'est drôle, parce qu'au final, j'ai l'impression que tu m'autorises beaucoup de choses.

Nos sourires s'échappent. Elle est chiante à exprimer ses vérités qui sont aux plus proches de la réalité. J'attrape son index qui se trouve encore sur ma bouche pour le décaler. Mes lèvres viennent se plaquer aussitôt contre les siennes sans lui laisser le choix. Ce bisou aux saveurs humides a très bon goût pour être honnête. Nos mains agrippent la tignasse de l'un et de l'autre pendant que nos pas valsent vers le canapé qui nous appelle.

— Cali : Attends, attends, attends !

Sans que j'aie le temps de répondre quoi que ce soit, les habits de ma jolie brune rencontrent mon sol froid. Je l'observe de haut en bas lorsqu'elle se retrouve en sous-vêtements face à moi. Mon regard ne peut pas se décrocher d'elle, c'est tout simplement impossible. Elle le remarque très vite et le fait savoir au vu de ses mains qui commencent à glisser le long de son corps pour cacher quelques parties de sa délicieuse peau.

ALCHIMIE.Onde histórias criam vida. Descubra agora