Chapitre 65 - L'armée du Karma

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CALI

En une fraction de seconde quelqu'un s'écroule à mes pieds. Par réflexe, je me recule et percute le torse de Jacob.

Jacob : Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ?

Sans répondre au brun, je me tourne pour voir qui est étalé au sol.

Isaac a vraiment frappé un individu au hasard ?

Sans plus attendre, je m'abaisse à sa hauteur et remarque que celui-ci tient son nez.

Cali : Ça va ? Tu peux te lever ?

Silencieux, il retire les mains de son visage. Mon corps fait un mouvement de recul lorsque je réalise de qui se trouve face à moi. Ce n'est pas une légende quand on explique que tout est une question de karma.

Mael : Marla ?!

Sous le choc, Mael nous fixe chacun notre tour avec Jacob. Là, j'aimerais être une petite souris qui reste cachée dans un trou. Et de préférence, jusqu'à la fin de mes jours.

Mael : Alors comme ça c'était vrai, hein ? Tu ne m'as jamais de nouvelles parce que tu te tapes mon frère, en fait !

Honnêtement, je ne suis pas certaine de sortir indemne d'ici.

Cali : Non, ce n'est pas ce que tu —.

Je lui tends le bout de mes doigts pour l'aider à se relever. Il repousse mon invitation d'un revers de main et se dresse seul dans l'instabilité.

Mael me fout un coup d'épaule pour faire face à Jacob. Mon cœur ne fait qu'un tour dès l'instant où son front impact celui de Jacob. Alors, je m'interpose entre les deux pour écarter toutes formes de violence.

— Mael : Casse-toi du milieu toi !

Sans que je puisse le contrôler, mes larmes embrument ma vision à vitesse grand V. Je reste statique et plonge mes iris dans ceux de Mael.

Pourquoi c'est lui qui a reçu ce coup de poing et pas un autre ? Karma, karma, karma ! Cet invisible qui nous suit et qui nous ne donne pas l'occasion de tomber dans l'oubli. Voilà, la réponse.

— Jacob : Mets-toi derrière moi, Cal.

Mael émet un rire diabolique comme s'il était possédé par un démon. Il étale encore plus son sang lorsque ses phalanges passe sous ses narines. Je remarque que sa rage est sur le point d'éclater sans qu'il y ait d'issus possibles.

Mael : Parce que mon frère te donne déjà des surnoms ? Putain ! Que c'est pathétique !

Jacob repli sa main contre mon ventre pour me pousser vers l'arrière. Il saisit Mael par la gorge avec fermeté. Je ne veux pas que les évènements dégénèrent encore plus. Il faut que j'intervienne.

Cali : Jacob, lâche-le ! Il... il a le droit d'être en colère !

J'attrape le haut de son bras pour qu'il réagisse à mes mots.

Mael en profite pour cracher au visage de son frère. Jacob perd patience et l'empoigne avant de le reculer de toutes ses forces contre les personnes alcoolisées. La victime s'entrave et se retrouve le cul par terre.

L'incompréhension, la honte et la colère qui résident en moi font que mes perles salées glissent sur mes joues. À cet instant, une envie de vomir me surprend. Je suis dégoûtée et écœurée au plus haut point. Ce soir, il n'y a rien de normal ni de logique.

En réalité, nous ne sommes que de pauvres âmes perdues en train de crouler sous nos vices et nos péchés.

C'est en prenant conscience de cette vérité que j'ai un besoin viscéral de prendre l'air. Sans réfléchir, j'active mon mode « pilote automatique ». J'arrive tant bien que mal à me frayer un passage entre tous ces corps embrasés par l'ivresse. Lorsque mon regard se dirige sur la baie vitrée, qui offre une vue sur la pool-party, mes jambes s'y rendent aussitôt. Il faut que je me vide l'esprit.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant