Chapitre 36 - Complices sans pause.

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— Cali : Tu penses que tes parents dorment à cette heure-ci ?

Tout en détachant ma ceinture, je ne peux pas m'empêcher de sourire à la suite de sa question. Mes yeux glissent sur le compteur numérique de la voiture qui indique 3 h 17 du matin.

— Isaac : Peut-être qu'ils t'attendent de pied ferme... Qui sait ?

Ma jolie brune m'agrippe aussitôt l'épaule en contournant l'appuie-tête qui nous sépare du côté passager et de l'arrière. Elle ne peut pas sortir parce qu'il y a cette connerie de sécurité enfant qui s'est activée et aucun d'entre nous ne sait comment la retirer.

— Cali : Arrête, sérieux ! Ça me stresse à mort !

Je lui attrape la main tout en baissant le pare-soleil pour capter son regard au travers du petit miroir. Je lui lance un sourire tout en caressant le dessus de sa main froide.

— Isaac : T'en fais pas Cali, ça va le faire.

Je n'ai pas le droit de montrer mon état actuel. Moi aussi je suis en plein stress, mais il m'est impossible de la quitter dans ces circonstances. Je suis obligé de prendre ce risque pour être seul avec elle sans que personne ne nous dérange. Et je n'allais certainement pas la laisser sur place pour qu'elle tombe dans les bras de l'autre abruti à capuche.

Soudainement, la porte arrière s'ouvre et Nathalie Portman sursaute.

— Lenny : Détends toi, tu verras c'est chill chez les Heyres.

— Cali : Je ne sais pas si rencontrer une nana random qui est alcoolisée, défoncée et en bonus qui s'incruste pour une nuit ferait son effet..

Je souris, on sort de la voiture et j'en profite pour me mettre face à elle. Assez prêt pour que je puisse lui chuchoter mes mots au creux de son oreille.

— Isaac : Ça ferait son effet parce que t'es la première à te retrouver ici pendant qu'eux aussi sont là...

Mon bras encercle ses hanches avant que mes iris se plantent dans les siennes et que ses mains s'enroulent autour de ma nuque. Je l'aperçois rougir tout en me défiant du regard et ça me plaît. Ça me plaît parce que j'aime la taquiner pour voir ses réactions que je ne peux pas toujours anticiper.

Quoi qu'il en soit, évitons de faire sensation tout de suite. Je n'ai pas envie qu'ils me cassent la tête en pensant que c'est grâce à leurs dires de ce soir que je ramène une fille à la maison. D'autant plus quand il s'agit de la fameuse demoiselle qui a égaré sa boucle d'oreille.

J'imagine déjà la scène qui se présenterait comme une sorte d'interrogatoire pour connaître ce que nous sommes, ce qu'elle est et notre devenir. Ils feraient des plans sur la comète en étant persuadés que l'amour me rendrait meilleur et moins solitaire. Et puis, ils adoreraient ce que Cali est. Franche, spontanée, naturelle, intelligente avec son petit caractère. Bref, il n'y a qu'une seule vérité « pour vivre heureux, vivons cachés ».

— Cali : Première et dernière alors, hein ?

J'avale discrètement ma salive tout en baissant mes yeux sur ses douces lèvres. Des frissons naissent à l'intérieur de mon ventre et prennent possession de mon crâne suite à cette question fatidique. Je n'ai pas envie de lui répondre n'importe quoi parce que je ne veux pas la blesser. Je ne connais pas la suite des évènements, mais je sais que physiquement nous serons séparés. Son sourire me transperce et mes idées se mélangent alors que je me le suis interdit. Je ne peux pas changer mes plans et encore moins de cette manière.

Ses doigts glissent dans mes cheveux avant que son front se retrouve contre le mien. Ma main passe sous cette couche d'habits qui recouvre son magnifique dos et ses frissons apparaissent dès que je suis au contact de sa peau. Il fait froid dehors, pourtant, j'ai l'impression que nos corps sont brûlants. Brûlant de désir l'un pour l'autre avec une saveur particulière.

ALCHIMIE.Where stories live. Discover now