Chapitre 52 - Esprit embué 1.2

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CALI

Le réveil est difficile. Beaucoup trop difficile en sachant que j'ai quelques trous de mémoire avec un esprit plus que cafardeux. Je ne pensais pas qu'on aller arriver à cette fin. Du moins, des aurevoirs aussi épineux que nos états d'âme dévastés par les évènements.

Je me frotte les yeux à plusieurs reprises et attrape le coussin seul qui se trouve face à moi. Ce parfum d'Isaac enveloppe mes narines, je pourrais m'y shooter à longueur de journée. Mais ce n'est plus le moment de m'attarder dessus, alors je chope mon téléphone et découvre qu'il est 6 h du matin. Avec mes 18 grammes dans le sang, j'ai quand même réussi à réserver un covoiturage qui n'est qu'à quelques pas d'ici.

Vu que le départ est à 7 h 30 et que ma gueule de bois commence à se faire sentir, je décide de sortir du lit. En toute sincérité, c'est l'enfer. J'ai besoin d'une bonne douche pour retirer tous les évènements négatifs de la veille.

Ma tête se place à l'embrasure de la porte pour voir si Is roupille toujours. Il s'étire, tousse un bon coup avant de se positionner comme une merde sur le canapé. Je pense que je ne le prendrais pas au sérieux s'il me disait qu'il n'a pas quelques séances de kiné en dormant de cette façon.

— Isaac : Salut.

Je sursaute lorsque sa voix résonne dans l'appartement. Bordel, c'est à se demander s'il n'a pas un troisième œil. Mon stress augmente tout comme ce sentiment de gêne à la suite de notre nuit passée.

Ne réfléchis pas trop Cali, il faut que tu ailles droit au but.

— Cali : Salut. Je... j'peux t'emprunter ta douche ? Je pars bientôt.

Je m'avance assez pour capter son regard tout en gardant une distance de sécurité. Isaac me fixe sans expression particulière. Pourtant, cette boule au ventre qui grossit à l'intérieur de mon estomac m'oppresse.

— Isaac : T'as fait exprès de choisir les mêmes horaires que moi en fait ?

Mes iris se baissent instinctivement sur mes pieds qui gigotent sur le sol. Heureusement que son appartement n'est pas si grand, sinon je n'aurais pas eu un accès aussi simple à mon issue de secours. Mes phalanges saisissent la poignée, c'est le moment idéal pour faire diversion.

— Cali : C'est vrai. Je me suis demandé quel créneau te ferait le plus chier et il me semble que celui-ci est le plus approprié.

Sans qu'il n'ait le temps de me répondre à son tour, j'entre et m'enferme dans sa salle demain accompagnée d'un sourire victorieux au coin de mes lèvres. Je m'avance aussitôt vers le miroir pour analyser de plus près les dégâts de la veille.

Je suis cafardeuse, coiffée comme un vieux débris et j'ai du maquillage qui s'est dispersé sur chaque parcelle de ma peau. Ces filaments noirs incrustés sur mes joues représentent l'instant de mes pleurs et de mes peines. Enfin, bref.

L'eau chaude coule sur tous les recoins de mon corps. C'est drôle cette sensation d'avoir l'impression de laver ses péchés de la veille. Disons que c'est un moyen de se rassurer comme un autre.

Quand je repense à la scène de 50 nuances de Grey qu'Is m'a faite dans la nuit, mon rire éclate. Toutes les éléments sont rassemblés pour me prouver que le monde entier n'est qu'une vaste pièce de théâtre. Mais, putain ! Il aurait pu faire un effort sur le choix du film, le « bad boy ». Ce n'est pas comme —

Hein ? C'est quoi ce bruit ?

Je coupe l'eau pour écouter plus clairement ce drôle de son. À vrai dire, j'entends marmonner, mais je ne pige rien de ce que peut me dire Isaac.

ALCHIMIE.Onde histórias criam vida. Descubra agora